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CE MATIN, le plan de classe va être appliqué. Au cours de la semaine passé, j'ai passé beaucoup de temps avec Laura et son groupe d'amis. Ils sont très sympas avec moi. Je commence à être à l'aise en leur compagnie.

  Rayane et moi nous souriions dès que nous nous croisions mais nous n'avons pas reparlé. Il est tout le temps accompagné de différentes personnes ce qui lui laisse quasiment aucun moment pour traîner avec moi. C'est compréhensible. Nous ne nous connaissons pas encore.

  Quand le professeur de mathématiques arrive, il nous indique de rester debout au fond de la salle. De ce fait, nous sommes tous tassés, attendant qu'il appelle chaque élève.

  Il sort sa feuille et commence par appeler les premiers élèves. Laura a la chance d'être à côté de Mehdi dans cette discipline. Heureusement que ce plan de classe ne s'applique qu'à cette discipline d'ailleurs. Suivant sur qui je tombe, ça pourrait gâcher toute l'année.

  Finalement, je devine vite que je me retrouverai à côté de Rayane quand les dernières personnes sont appelées. Le professeur nous indique de nous asseoir tout au fond de la classe.

  Sur trente personnes, ça devait tomber sur lui. Non pas que j'aie une dent contre lui, mais il m'intimide. Même respirer à côté de lui semble être un effort insurmontable.

  — Quel hasard, commence-t-il de son habituel air détaché en s'asseyant sur sa chaise.

  Je ne tarde pas à faire la même chose.

  — Tu t'y attendais ? je demande.

  — Henri me met toujours à côté des nouveaux. Il dit que si je suis à côté des gens déjà au lycée les années passées, je parle trop.

  — Dans ces cas-là, je ferai en sorte que tu puisse mieux te concentrer.

  — Tu sais, je préfère largement parler que d'écouter son cours de math. Je ne comprends rien à ses cours de toute façon. C'est déjà voué à l'échec.

  — Ça, c'est toi qui le dit. Mais si tu mets toutes les chances de ton côté, tu peux t'en sortir.

  Il hausse les épaules.

  — Ouais, on verra.

  Il commence à noter quelques trucs sur des feuilles volantes. Quant à moi, je recopie aussi ce qu'il y a au tableau sur mon cahier. Lui et moi semblons avoir des façons de travailler bien différentes.

  — Dis, reprend-t-il, me déconcentrant de ce que le prof note au tableau.

  — Qu'est-ce qu'il y a ? je demande, essayant de ne pas avoir l'air trop agacé parce qu'il m'empêche d'écouter.

  — Samedi, je fais une fête chez moi. Tu viens ? Comme ça, je te présenterai à mes amis.

  — Laisse-moi y réfléchir.

  Je fais mine de réfléchir pendant quelques secondes, sachant pertinemment que je vais accepter.

  L'autre jour, Laura m'a dit que les parents de Rayane étaient richissimes et qu'il habitait dans une très grande maison. Du coup, il organisait régulièrement des fêtes chez lui. Et à partir de ce moment, mon seul souhait était de pouvoir venir à l'unes d'elles.

  — C'est d'accord, je réponds finalement.

[...]

Le jour de la fête chez Rayane est arrivé très vite. J'ai attendu ce moment toute la semaine. Ce soir, je pourrais enfin décoller mon étiquette de fille timide et discrète — juste le temps d'une soirée, avant de la recoller.

𝐋𝐎𝐒 𝐀𝐍𝐆𝐄𝐋𝐄𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant