Chapitre 41

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La lettre d'Alan avait beaucoup fait réfléchir Albus. Il ne voulait pas croire que Gellert soit en réalité si proche d'eux depuis si longtemps. Mais pourtant, Alan avait deviné. Bien-sûr que le mage blanc savait où se trouvait son amant de toujours, au fond de lui, cela apparaissait même comme une évidence. Mais cette haine qui le gagnait lorsqu'il pensait à Gellert l'aveuglait.

Cette haine qui ne lui est plus dédiée.

Car Albus ne haït plus Gellert, et il s'en est rendu compte grâce aux dires d'Alan. Alors, le cœur qu'il avait sur la main droite devint vert, signe d'un amour réciproque.

Car la haine est depuis bien longtemps voué à Albus lui-même. Il méprisait cet homme qui avait négligé sa famille. Il excécrait cet homme qui s'était laissé aveuglé par le reflet brillant de la gloire et du pouvoir. Il éprouvait une hostilité sans nom envers cet homme qui avait envoyé au cachot son plus grand amour.

Alors pour limiter les dégâts que le dégoût envers sa propre personne pouvait causer, Albus tentait d'aimer cet homme qui n'avait jamais abandonné Emmy, même dans les moments les plus sombres, cet homme qui avait mené d'une poigne de fer la résistance contre Lord Voldemort, cet homme qui ne se voile plus la face lorsque la menace est imminente, cet homme qui pourrait crever pour sa fille, cet homme incapable de renvoyer son amant en prison...

Car oui, Gellert Grindelwald est à présent libre.

Les aurores ne retrouveront jamais sa trace, et les recherches seront abandonnées avec le temps.

À présent, c'est la mort qui le tient pour prisonnier. Un mort en suspens qui tente de profiter du mieux qu'il le peu de ses derniers jours. Un mage noir qui pense bientôt mourir en crachant les pétales d'un coquelicots tout droit sortit de son cœur, car c'est la fleur préférée de l'homme qu'il aime.

Profitant des quelques jours qu'Emmy allait passer chez Harry, Albus se rendit là où se trouvait son plus grand regret.

***

Le brun frappa trois coup à la porte, et celle-ci s'ouvrit sur un homme d'apparence âgé, aux yeux marrons et aux cheveux gris. Un visage chaleureux, inspirant confiance et respect.

Un visage connu par beaucoup.

"- Que me vaut le plaisir de votre visite, Albus ?

- Croyais-tu que je serais assez aveugle pour ne rien remarquer, demanda le mage blanc d'une voix cassante.

Son interlocuteur leva un sourcil interloqué.

- Quel sortilège as-tu utiliser pour changer d'apparence ? Le Polynectar est quelque chose de trop simple pour un esprit comme le tient.

L'autre ne répondit rien.

- La soudaine vague de malade à l'infirmerie, je suppose que c'était une de tes ruses. Sinon, pourquoi Madame Pomfresh aurait-elle chercher un assistant.

L'homme en face de lui saisit sa baguette, la pointa vers son visage, puis révéla celui d'un mage noir aux yeux vairons, et à la chevelure si claire qu'elle paraissait blanche.

- Quoi de mieux qu'une meilleure cachette que celle qu'offre une fausse identité ? Charles Jones, médicomage accomplis, inspirant confiance et personne respectée, le parfait portrait d'un innocent loin de toutes les pratiques obscures. Avoue que c'est bien trouver. Même toi tu y a cru, tout du moins, c'est ce que tu as tenté de faire. Je suppose que les aurores sont invités ? Quand arrivent-ils ? demanda Gellert avec ce sourire insolent qui lui était propre.

- Ils ne viendront pas.

Le mage noir sembla surprit.

- Tu déroge aux règles maintenant ?

- Pourquoi les aurais-je appelé ?

- Pour prouver que tu n'est pas devenu fou. Si tu m'attrape, tu retrouveras toute ta crédibilité. Les gens commenceront peut-être à te croire à propos de Voldemort. Et puis, tu aurais l'occasion d'affirmer une nouvelle fois ton pouvoir, prouver que je ne suis qu'une vieille histoire que l'on raconte pour rire, prouver que tu n'a jamais rien ressenti pour un mage noir.

Albus fit un pas vers Gellert.

- Pourquoi aurais-je besoin de réduire notre histoire à une légende mensongère ?

Le mage blanc fit un deuxième pas vers le mage noir

- Pourquoi voudrais-je te renvoyer en enfer ?

Le brun fit un dernier pas vers le blond, et planta son regard dans celui de l'autre.

- Lorsque tu sais que je t'ai réellement aimé, termina Gellert."

Le sorcier au regard vairon brisa la distance et scella ses lèvres à celles de l'autre.

***

Le soir venu, la maison d'Albus était déserte.

Car loin de là, sous un chêne près d'un lac, deux hommes revivaient leur adolescence, dans le secret que la nuit leur offrait, scellant une seconde fois la promesse d'un amour éternel.

Cette nuit là, deux corps se sont unis, deux cœurs battaient de nouveau à l'unisson, deux âmes se sont retrouvées après tant d'années séparées.

Cette nuit là, les étoiles se remettent à croire en l'amour, après tant d'années passées à observer leurs deux âmes sœurs les plus chères se déchirer.

Obscurial VitalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant