Chapitre 38

105 8 3
                                    

Harry et Emmy dormaient dans deux lits voisins dans un coin de l'infirmerie. Du moins, c'est ce que tout le monde croyait. En réalité, il est impossible de dormir lorsque le ministre de la magie fait un scandale dans l'infirmerie.

"- Vous-Savez-Qui... est revenu ? balbutia-t-il, les yeux écarquillés. Ridicule. Allons, Dumbledore, reprenez-vous...

- Ainsi que Minerva et Severus vous l'ont sans doute rapporté, nous avons entendu la confession de Barty Croupton. Sous l'effet du Veritaserum, il nous a révélé comment il a réussi à s'échapper d'Azkaban et comment Voldemort – apprenant par Bertha Jorkins qu'il était toujours en vie – l'a libéré de son père et s'est servi de lui pour capturer Harry. Le plan a réussi, comme je vous l'ai dit. Croupton a aidé Voldemort à revenir. En ce qui concerne Emmy, la ramenée à Voldemort n'était pas quelque chose d'essentiel.

- Voyons, Dumbledore, répliqua Fudge, vous... vous ne pouvez sérieusement pas croire cela. Vous-Savez-Qui ? De retour ? Allons, allons, Croupton a certainement cru lui-même qu'il agissait sur ordre de Vous-Savez-Qui. Mais comment pouvez-vous croire sur parole un personnage aussi fou, Dumbledore...?

Et cette mascarade dura encore plusieurs minutes. Harry s'était ajouté au débat, puis le professeur McGonagall.

- Prenez ma baguette, dit tout à coup Emmy. Prenez ma baguette et celle de Harry. Regardez les derniers sorts qui ont été lancé. Vous pourrez constater qu'il y a eut un duel entre Voldemort et moi, et qu'il y a eu un Priori Incantatum entre Voldemort et Harry car leurs baguettes sont jumelles. Vous clamez n'avoir aucunes preuves du retour de Voldemort alors que vous en avez une sous votre nez.

- Je ne vois pas en quoi cela pourrait nous servir. Cela ne prouvera en rien que Croupton a agit sous les ordres de Voldemort.

- On s'en fiche de ça, répliqua Emmy exaspéré. Mangemort ou pas, dans tout les cas ce n'est pas le dernier qu'on reverra. Le plus important c'est Voldemort. Acceptez qu'il soit de retour. Les gens vous serons reconnaissants d'avoir protéger votre pays en leur disant la vérité. Nous pourrons nous préparer à la guerre qui risque d'éclater d'ici quelques années tout au plus. Si vous ne faites rien, Voldemort aura un coup d'avance, vous perdrez toute crédibilité auprès des sorciers et vous serez considéré comme un trouillard.

- Ça suffit ! Je ne sais pas à quoi vous jouez, mais j'en ai assez entendu ! Je vous recontacterais demain pour parler un peu de la façon dont cette école doit être dirigée. Pour l'instant, je dois retourner au Ministère.

- Très bien, répliqua Albus. Je suppose que cela ne vous pose aucun problème si je révèle au grand jour ce que vous tentez de cacher depuis déjà deux ans. Deux mages noires pour le prix d'un...

- Albus ? questionnèrent Minerva et Severus, surprit.

- Oh... Vous comprendrez tout demain, dit-il en faisant un clin d'œil.

- Je vous interdis de faire ça !

- Vous reconnaissez au moins qu'un mage noir traîne dans les parages, ce n'est qu'une question de temps pour que vous acceptiez qu'un deuxième est dans nos pattes.

Sans plus de cérémonie, Fudge donna son prix à Harry pour avoir remporté le tournoi puisque c'est lui qui avait le plus de points. Puis le ministre répartit en claquant la porte de l'infirmerie.

Emmy, qui ne comptait pas en rester là, saisit la baguette de Harry et courrut pour rattraper l'homme politique, malgré les protestations de Madame Pomfresh qui lui ordonnait de revenir dans son lit pour se reposer.

La jeune sorcière arriva essoufflée devant le ministre. Elle lui donna la baguette de Harry et demanda à celui-ci de regarder le dernier sort lancé. Fudge regarda Emmy en deux fois, puis exécuta finalement sa demande avec un peu de réticences.

- Je ne vois absolument rien.

- Vous êtes aveugle alors, parce que moi je le vois, répliqua Emmy d'un ton acerbes."

Le ministre lui redonna la baguette repartit, non sans accélérer le pas.

De retour à l'infirmerie, Emmy rejoignit son lit, épuisée et exaspérée.

"- Cette tête de mule ne veut absolument rien entendre. Il a vu le Priori Incantatum, mais rien à faire. Il reste campé sur sa position.

- Il y aura bien un moment où il devra l'accepter. Il ne pourra indéfiniment pas ignorer ce qu'il se passe en dehors de sa bulle, dit Sirius qui savait reprit son apparence humaine.

- Mais, c'est quoi cette histoire de deuxième mage noir ? demanda Hermione au directeur.

Le regard de celui-ci s'assombrit.

- Voilà maintenant deux ans que Grindelwald s'est évadé de la prison de Nurmengard, en Autriche. C'est pour cela que nous avons déménagé il y a deux ans, Emmy. C'était ça, le "Danger", cette chose que tu croyais inexistante et sans importance. Le ministre m'a directement mis au courant de cette affaire, et m'a demandé de faire en sorte que rien ne se sache, pour laisser le temps aux aurores de le retrouver et de le remettre en prison. Cette traque devait normalement durer six mois. Mais Fudge voulait que cette affaire soit la plus discrète, il n'a pas voulu engager plus d'aurores. Grindelwald court toujours les rues, je crois même qu'il a franchis la frontière britannique depuis quelques temps déjà, mais ça, Fudge ne veut encore une fois pas l'entendre. Avoir deux mages noirs avec des idéaux assez proches n'est pas quelque chose d'anodin pour lui.

- Sa peur l'aveugle sur la situation car il pense que Grindelwald et Voldemort collaborent, dit Hermione inquiète.

- Encore une peur infondée, soupira Emmy. Grindelwald et Voldemort ne sont définitivement pas fait pour collaborer. Déjà, Voldemort est trop individualiste, il y aurait trahison à un moment. Leurs méthodes ne sont pas non plus les mêmes, Grindelwald utilise la manipulation, il réussi à convaincre ses nouveaux partisants grâce à de beaux discours qui pourraient en tromper plus d'un, ainsi, il les a dans la poche pour de bon. Les partisants de Grindelwald sont plus fidèles que ceux de Voldemort car ceux-ci n'ont pas pas peur. Voldemort inspire la terreur dans ses rangs, il retient la plupart de ses Mangemorts par la menace. Mis à part quelques uns qui lui dévouent une admiration farouche, les autres sont plus terrifiés qu'autre choses. Et puis, ils n'ont pas réellement les même idées. Tandis que Voldemort cherche à supprimer les Moldus et Nés-moldus, et peut-être même les Sang-mêlé, Grindelwald veut faire en sorte que les sorciers n'aient plus à se cacher des Moldus sans que cela ne mène à des violences. Impossible qu'ils collaborent. Dans le pire des cas, on se retrouve avec une guerre menée contre deux camps, dans le meilleur des cas, Grindelwald s'allie à nous.

- Albus fait partie de notre camps, Emmy. Grindelwald et lui ont été ennemi, jamais il ne se joindra à nous, déclara Sirius.

- Si on fait abstraction d'Albus, il n'est pas impossible qu'il nous rejoigne, répliqua Emmy en regardant son père dans les yeux, tentant de lui faire comprendre le sous-entendu de sa phrase.

- Personnellement, je suis du même avis qu'Emmy, intervint Charles. L'hypothèse que les deux mages noires s'allient est à écarter. Mais une guerre entre trois camps, ça me parait clairement impossible. Voldemort a une lubie qui le mènera à sa perte à coup sûr. Hormis sont envie de tout dominer et d'éradiquer les personnes au sang qu'il prétend impure, il cherche par tous les moyens d'assassiner Harry. Il sera très vite éliminé de la partie. En ce qui concerne Grindelwald, il n'est pas improbable qu'il se joigne à nous. Combien de fois vous a-t-il proposer de le rejoindre, Albus ? Il pourrait donc accepter de collaborer.

- Non, justement c'est là que vous vous trompez Charles. Grindelwald voulait que ce soit moi qui le rejoigne, pas l'inverse. S'il nous rejoint, cela voudrait dire qu'il abandonne sont envie de tout contrôler, et qu'il accepte de garder le Code du Secret Magique intact. Non moi je pense qu'il y aura une guerre qui nous opposera à Voldemort durant quelques temps, jusqu'à ce qu'il tombe, et ensuite nous devrons nous battre contre Grindelwald, et peut-être même les Moldus.

- Dans tous les cas, l'autruche qui nous sert de ministre ne nous aide en rien pour préparer notre défense, conclut Emmy en bâillant."

Obscurial VitalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant