SOIXANTE-DIX-HUIT

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𝙰𝚂𝚃𝚁𝙸𝙳 𝙿𝙰𝚅𝙰𝚁𝙳

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... - Je vais vous laisser.

Le regard dans le vide, j'avais du mal à articuler quelque chose tellement je sentais ma gorge me faire mal. Du coin de l'œil, j'arrivais à apercevoir Benjamin glisser sur sa chaise avant de gratter sa nuque, lui aussi silencieux.

On était tous les deux, assis côte à côte sur ces chaises de la clinique de Munich et j'essayais juste de remettre tout ça en ordre. Ça faisait trop d'informations d'un coup pour moi, il me fallait du temps.

Quand tout commençait à s'assembler, je sentais le bras de Benjamin s'enrouler autour de mon cou après qu'il ait ramené sa chaise près de la mienne.

Benjamin - C'est pas de ta faute. me disait-il immédiatement d'une voix neutre, comprenant que ça n'allait pas tarder avant que je m'écroule.

- La lyse d'un jumeau... Et tu veux pas que ce soit de ma faute ? réussissais-je à sortir, les yeux toujours perdus.

Benjamin - Ça arrive chez toutes les femmes. continuait-il avec le même timbre de voix.

- Alors pourquoi tu me regardes pas dans les yeux ?

Je finissais par lever la tête vers lui et on se fixait de longues secondes sans rien dire. J'arrivais à déceler dans son regard une petite lueur que je n'avais jamais réellement vu et c'était ça qui me mit un coup d'une traite au cœur. Il essayait de refouler un sentiment qui montait en lui et je ne voulais pas savoir ce que c'était.

Après plusieurs tests, mon médecin traitant m'avait diagnostiqué ce qu'on appelait une lyse d'un jumeau. Cela signifiait qu'un de mes fœtus avait en quelque sorte, avalé son jumeau et ça c'était vu sur l'échographie que j'avais fait même pas une heure avant. On n'y voyait plus qu'un bébé alors que lors de ma précédente écho, remontant à même pas trois semaines, il y en avait deux.

Je préférais me lever de ma chaise pour éviter de pleurer dessus, ça allait être encore plus pitoyable. Mais en voyant sur le bureau du docteur les résultats formels, je ne pouvais pas me retenir.

J'explosais en pleurs, des pleurs à m'en déchirer les cordes vocales. Si Benjamin ne m'avait pas retenu au dernier moment, je serais tombée au sol tellement le poids de la culpabilité, de la tristesse et de la haine pesaient sur mes épaules. Il enroulait ses bras en-dessous de mes aisselles avant de coller mon dos à son torse tandis que sa tête tombait dans mon cou.

- Je suis désolée. articulais-je entre mes pleurs au moment où j'entendais ses sanglots dans mon dos, il essayait de se cacher mais la peine était trop grande pour y parvenir. Je suis tellement désolée Benjamin, je sais pas ce qu'il s'est passé, j'ai rien vu venir, je te le promets.

Benjamin - T'y es pour rien. me répondait-il en resserrant ses bras autour de mon, ses doigts se posant involontairement sur mon ventre.

𝘵𝘩𝘦 𝘵𝘸𝘰 𝘰𝘧 𝘶𝘴Où les histoires vivent. Découvrez maintenant