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*PDV extérieur*

En bas, tout le monde attendait dans une atmosphère pesante, Maman Youma, elle était au bord d'une crise d'histérie, plus le temps passait plus elle avait du mal à garder son sang froid.

- Maman! Arrête de tapoter ce truc! Tu nous rends tous tendus!

- Laisses moi! Vous! Fit-elle en fixant ces quatres fils, ne me parlez surtout pas tsuiiip, bande d'imbéciles tsuiuipp!

Pour toute réponse ils se turent, préferant garder le silence, ils savaient que leur mère était fachée contre eux et ca depuis le début de cette affaire, ils préferèrent se taire pour ne pas envenimer les choses.
Puis d'un coup au milieu de ce silence glaçant, un cri de douleur se fit entendre dans toute la maison!

Affollés tous se précipitèrent vers les escaliers à l'exception de Safi dû à son état. Angoissée elle ne put s'empêcher de faire les cent pas. Là haut, tous étaient agglutinés devant le bureau, des coups se faisaient entendre à travers la porte accompagnés d'un silence cathédral, voir même inquiétant. On entendait juste des coups de fouets marteller un corps.
Profondéments inquiets, les garçons tententèrent pour la enième fois d'ouvrir la porte mais sans succès.

- Momo va vite me chercher un marteau on va casser la serrure, c 'est le seul moyen, on ne peut pas défoncer la porte, elle est trop lourde!

Youma qui jusque là semblait prise d'une léthargie, se reveilla d'un coup
.

- YOUNOUSSS!!!! ARRÊTES DE LA FRAPPER S'IL TE PLAÎT! JE T'EN SUPPLIES PAS MON BÉBÉ NOOONNN! S'écria t-elle en s'effondrant en larmes dans les bras de Lamine.

En un rien de temps Momo ramena le marteau et ils commencèrent à casser la serrure sous les cris désespérés de youma. Au bout cinq minutes, la porte s'ouvrit laissant apparaître Baba entrain de flageller le corps de sa fille recroquevillée sur elle même par terre. Avant qu'il ne puisse faire un autre mouvemement il est arrêté par ses fils. Youma accoura vers sa fille aidée de son beau frère ils l'amenèrent dans sa chambre.

- Merci Housseny dit-elle quand il la posa sur le lit, je vais m'occuper d'elle, reprend-elle en caressant la main de sa fille.

- Tu en es sûre? Tu ne préfère pas que j'appelle au moins une des bonnes?

- Non....hum...vous rentrez maintenant?

- Oui il se fait tard et....

- C'est que j'aimerais te parler s'il te plaît, Pourrais tu m'attendre un tout petit peu?

- Bien sûr, pas de problème, je t'attends en bas. Dit-il en fermant la porte.

* Point De Vue de Maman Youma*

Oh mon Dieu! Que tu me viennes en aide s'il te plaît, je t'en supplies! En silence j'observes quelques instants mon bébé, mon petit ange, car quoi qu'ils puisssent dire elle est plus pure que nous tous réunis, de tous mes enfants c'est en elle que j'ai le plus confiance. Ce n'est pas de la préférence, même si elle et moi nous sommes comme deux doigts de la main, mais je ne sais pas, mon instinct maternel est plus poussé quand il s'agit d'elle.
J'essayes de réfouler du mieux que je peux mes larmes, pour ne pas la brusquer ou l'alerter, car malgré tous ces coups sur son corps, elle ne verse aucune larme mais je sais qu'au fond d'elle, elle est très choquée, voir traumatisée, c'est la première fois que Baba en arrive à de telles extrémités avec elle.

- Mon bébé, parles moi s'il te plaît, dis-je en lui carressant son petit visage tout rouge.

Je ne reçois aucune réaction de sa part, juste un profond silence qui me fait atrocement peur, je ne veux pas qu'elle se renferme sur elle même sinon tout cela sera pire!
M'essuyant vite fait les larmes qui perlaient sur mon visage, je la déshabille avant de commencer à lui appliquer doucement une crème, d'ici quelques jours ca devrait aller je pense, heureusement elle était habillée, même si les marques sont surtout visibles sur ses jambes et ses mains vu qu'elles étaient découvertes. Eh Allah! Pourquoi tu m'infliges tout cela? Tu me punis pour quelle raison? Aucune mère ne devrait avoir à se sentir impuissante du sort de son enfant! Encore une fois je sens un poids sur mes épaules, un poids sur mon coeur, ce poids n'est pas physique, c'est bien plus que ca! Ce POIDS il est psychologique, il est intemporel et reste surtout Culturel! J'ai mal à mon sexe! J'ai mal d'être née femme! Et mon POIDS ce n'est pas  d'être née femme seulement!! Non, mon POIDS c'est d'être née femme AFRICAINE, c'est d'être née femme noire, et surtout femme malienne! Mon fardeau c'est d'être considérée comme le sexe faible, le sexe dominé, OUI! Ca c'est la dure réalité de cette société patriarcale où chaque femme est hantée par ses démons intérieurs en silence! Oui le silence! Considéré comme la base même du comportement qu'une femme doit adopter envers son époux! I mougnou! I sabali!( Encaisses! Sois docile!), tels sont les conseils qui reviennent pour chaque nouvelle mariée!
Et voilà comme toujours l'une d'entre nous se retrouve piégée dans ce cercle vicieux, finis-je par me dire en regardant mon bébé! Je ne me résous pas à voir ma fille être entrainé dans le même destin que moi! Certes en dépit de son caractètere d'homme des cavernes, j'aime Younouss, plus qu'on ne pourrait l'imaginer. C'est indéniable j'ai passé vingt six ans de ma vie avec lui, il a été le premier homme que j'ai connu, le premier homme à me faire sentir des choses que jamais je n'aurais imaginé ressentir, il est le père de mes enfants, il répresente toute ma vie! Je ne me crois même pas capable de vivre loin de lui, je l'ai dans la peau! Sans compter que nous avons passé énormément de bons moments ensemble, mais également des mauvais moment, vraiment très mauvais, que je préfère totalement oublier mais qui, malheureusement restent à jamais marqués dans mes souvenirs. Nos débuts ont été catastrophiques, ce n'est pas évident de vivre du jour au lendemain avec un inconue qui se trouve être ton mari et à qui tu dois une obéissance totale. Pour m'éviter des souffrances inutiles, je préfère taire ces pensées...

Dans la peau d'une épouse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant