𝐒𝐢𝐧𝐜𝐞 𝐈 𝐋𝐨𝐯𝐞 𝐘𝐨𝐮 || ᶳᵉᵒᶰᵍᴶᵒᵒᶰᵍ 🏁

【62】- 𝐄𝐱𝐩𝐥𝐢𝐜𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬

→ 4 𝒎𝒊𝒏𝒖𝒕𝒆𝒔

-Point de vue SeongHwa-

« Il est sûrement chez ses parents ?...

- Sûrement ? »

Demanda JaeHwa dans l'incompréhension. Je soupirai et répondis que nous nous étions disputés, sans préciser pourquoi, et donc qu'il avait quitté l'appartement depuis samedi sans me dire où il allait. J'imagine qu'il ne s'est pas pris un hôtel à proximité puisqu'il serait allé en cours sinon...

- « Donc tu ne sais pas où il est ? Il ne nous a donné aucunes nouvelles depuis trois jours, est-ce qu'il va vraiment bien ?

- AeSook, comment tu veux qu'il aille bien après une dispute ?... » Dit YongJae avant que je ne leur dise de ne pas s'inquiéter, qu'il allait bien. Ils ne m'avaient pas cru évidemment, après tout je ne savais même pas où est-ce qu'il logeait actuellement, mais ils avaient finalement décidé d'être positifs et se dire qu'il était rentré chez ses parents.

Nous avions discuté encore quelques minutes avant de devoir retourner en cours, cette fois tous ensemble. Celui-ci fût long, je n'arrivais pas à m'intéresser à ce que le professeur racontait, mon esprit divaguant et finissant toujours par repenser à HongJoong, je m'inquiétais pour lui, je m'inquiétais réellement.

Après les deux heures en amphi nous étions allés manger pas loin de la fac puis la journée s'était déroulée normalement, elle était très ressemblante à toutes les anciennes journées que nous avions passées à la fac, même s'il manquait quelqu'un. Nous étions maintenant sur le chemin du retour, nous séparant tous les uns après les autres.

Normalement, AeSook et YongJae rentraient ensemble puisqu'ils prenaient la même direction, et HongJoong, JaeHwa et moi rentrions ensemble prenant aussi le même métro pendant quelques minutes ; mais ce soir-là c'était différent. JaeHwa était parti sans moi, disant qu'il voulait rentrer au plus tôt chez lui, et AeSook devait aussi rapidement rentrer pour je ne sais quelle raison. Il ne restait donc plus que YongJae et moi.

« Bon, je vais y aller, à demain YongJae. »

Lui souris-je en lui tournant le dos pour commencer à partir.

- « Attends. »

Je me retournai pour lui faire face, surpris.

« Oui ?

- Votre dispute, c'est par rapport à votre histoire d'amour ?... »

Je restai silencieux quelques secondes, me demandant ce que je devais lui répondre. Je n'avais pas envie de tout lui expliquer, je ne voulais pas raconter tout ce que j'avais fait de mal. 

- « Apparemment oui ?... » Je hochai la tête, puis il reprit : « Tu n'as pas besoin de m'expliquer si tu ne veux pas, hm ? » M'assura-t-il en posant sa main sur mon épaule et me la frottant, rassurant.

« Merci...

- Dis... Tu voudrais qu'on aille boire un verre ce soir ? 

- Pourquoi ? » Un soupir passa la barrière de ses lèvres, il répondit : « J'en ai besoin... Et toi aussi je pense.

- On va dire que je n'ai pas un très bon souvenir de mon dernier verre d'alcool... 

- Donc tu ne veux pas ? C'est comme tu le sens, je ne veux surtout pas te forcer.

- Je vais venir avec toi si t'en as besoin, mais je ne pense pas boire.

- Okay. » Me sourit-il. « Merci SeongHwa, j'ai vraiment besoin d'avoir quelqu'un à mes côtés en ce moment... » Souffla-t-il avec un sourire peiné.

« Mais qu'est-ce qu'il se passe concrètement ? » Demandai-je curieux et inquiet. « Il y a un problème chez toi ?

- On rentre chez toi et je te raconte tout si tu veux, au moins on commence à se préparer.

- Okay, viens, de toute façon il n'y a personne d'autre... »

Nous rentrâmes alors ensemble jusqu'à mon appartement, avant de nous installer confortablement sur mon lit. YongJae me raconta donc toute l'histoire, son visage changeant d'expression au fur et à mesure qu'il avançait dans le récit. Cela n'allait pas avec AeSook, elle n'arrêtait pas de le traiter comme son frère ou meilleur ami, il commençait à perdre espoir.

« Et donc tu veux trouver quelqu'un d'autre ?... Tu abandonnes ?...

- Oui. Je n'en peux plus, c'est trop dur, elle ne m'aimera jamais comme moi je l'aime.

- Tu souffres tant que ça ?...

- Enormément, je pourrais mourir tellement j'ai mal... »

Me dit-il les larmes aux yeux. Il était dans la même situation que HongJoong quelques années plus tôt, et il avait sérieusement l'air de souffrir le martyr... HongJoong, tu ressentais la même chose chaque fois que je te répétais que tu étais mon meilleur ami ? Tu souffrais de la sorte, mais ne disais rien pour ne pas nous inquiéter ? Tu vivais ça ?...

« Cela devait être tellement dur... »

Murmurai-je, tout en sentant mon coeur se serrer en imaginant HongJoong dans le même état que YongJae actuellement, de discrètes larmes coulant de ses yeux. J'étais vraiment le pire, à ne pas m'être rendu compte que dès le collège je lui avais brisé le cœur et avais commencé à le faire souffrir autant... Je dois vraiment réparer mes conneries...

« Finalement je vais boire quelques verres avec toi, ça me fera du bien.

- On a vraiment des vies de merde.

- Je ne te le fais pas dire... »

◆◆◆

Je n'aurais peut-être pas dû boire autant, je crois que je regrette d'être venu.

« Je... »

Je ne finis pas ma phrase, dégurgitant tout ce qui se trouvait dans mon estomac. J'étais agenouillé devant les toilettes de la boîte, la tête au-dessus de la cuvette, vomissant sans m'arrêter. Cela faisait déjà dix minutes que j'étais là, seul, à souffrir le martyr, j'avais atrocement mal à la gorge et à la tête.

J'avais bien trop bu avec YongJae.

Je me relevai et commençai à parcourir la boîte pour essayer de trouver YongJae, en vain. Je sortis alors titubant de celle-ci, me laissant tomber au sol, le dos contre le mur, à quelques mètres de la boîte. L'air frais me faisait énormément de bien, j'étais en train de suffoquer face à la chaleur bien trop élevée de mon corps.

« J'ai tellement mal... »

Me plaignis-je, la voix rocailleuse. Je ne savais quoi faire. En à peine une minute, mon corps s'était refroidi et j'étais maintenant en train de trembler tant j'avais froid, j'étais congelé. L'hiver ici, ça ne rigolait pas. Je devrais appeler un taxi... Mais je ne veux pas bouger, je n'arrive pas à bouger mes membres, je suis fatigué et j'ai froid.

Peut-être que je mérite ça, de crever de froid et avoir mal partout, après-tout je le laissais bien souffrir de son côté.

Finalement je pris mon courage à deux mains et sortis comme je le pouvais mon téléphone de ma poche. Je le déverrouillai, les yeux à moitié fermés et la main tremblante, puis allai sur le clavier des appels. J'avais enregistré le numéro d'un taxi en urgence parce que j'en prends souvent, c'est plus rapide de les appeler comme ça.

Donc je fis comme d'habitude, appuyant sur l'une des touches du clavier pendant plusieurs secondes, avant que cela n'appelle automatiquement.

Seulement, ce que je ne savais pas, c'est que j'avais appuyé sur le mauvais contact, celui de mon meilleur ami.

❦ 𝑨 𝒔𝒖𝒊𝒗𝒓𝒆... ❦