Être sous-estimé donne l'opportunité de surprendre, ainsi de montrer sa vraie valeur.
Point de Vue Hugo — 10 Février 2078
— Eydan ! s'écria ma sœur, le voyant partir, essayant de le soutenir. Hugo, apporte-lui quelque chose à manger !
Elle s'occupa de lui en lui prodiguant les bases du secourisme. Elle testa sa conscience, et, voyant qu'il restait inactif, elle le mit en position latérale de sécurité. Cela se voyait qu'elle avait peur, elle tremblait de la tête aux pieds ou bien à cause d'autre chose mais que je n'identifiai pas. Je m'exécutai et quelques curieux s'amassèrent autour d'eux, tandis qu'un autre les écartait : « Laissez-le respirer ! »
Ce fut quand j'apportai une assiette remplie de nourriture que je vis Ilias, agenouillé avec ma sœur pour tenter de la rassurer, visiblement sous le choc. Un résistant me prit l'assiette en me remerciant et on emmena le blessé dans la chambre de l'infirmerie qui était un peu en retrait, mais qui d'un certain angle, donnait sur la salle commune. J'hésitai entre suivre la pseudo équipe médicale et rester auprès de ma sœur. C'est en l'entendant se fustiger que je sus quoi faire.
— C'est à cause de sa blessure, j'en suis sûre ! J'ai fait ce que j'ai pu pour la désinfecter ! J'aurai dû faire mieux, s'accabla Victoire en serrant la main d'Ilias, les yeux humides.
Je laissai le médecin l'interroger sur ce qu'elle avait ou n'avait pas fait, puis je la fis me regarder et lui expliquai que ce n'était absolument pas sa faute et qu'il survivrait, qu'il était fort et qu'elle ne perdrait pas un ami tel que lui. Une étincelle d'espoir s'alluma dans son regard et je sus que j'avais fait mouche. Rassuré, j'en profitai pour rentrer dans la chambre – d'Eydan ?–.
Un ancien chirurgien était venu porter assistance et s'occupa de la blessure. Il défit les bandages et héla quelques hommes pour qu'ils le tiennent le temps de désinfecter la plaie et la refermer avec du fil, comme il n'avait pas d'anesthésiant, puisqu'il fallait rouvrir la plaie. Contre le chambranle, j'avais la vision sur le duo, devant l'infirmerie, qui devint un trio, Thalie se joignit à eux et commença à discuter avec Vicie. Vu leurs visages, les sujets abordés étaient sûrement très durs. Pendant ce temps, l'ancien chirurgien commença à passer un linge propre et humide pour commencer sur une surface propre. Ensuite, il commença à sortir les croûtes déjà formées pour extraire le petit morceau de balle qui avait cicatrisé avec le reste de la peau. Cela fit hurler le jeune homme. On voulut le faire boire un peu d'alcool fort pour l'anesthésiais un peu, mais il refusa tout net. Ce fut à ce moment que je me rendis compte que l'assiette que j'avais apportée était toujours dans ma main. Je me sentis tout bête avant de la poser sur le petit bureau de l'infirmerie.
Ma sœur, entendant les supplications du blessé, laissa tomber sa discussion avec Angela et se précipita sur lui, me poussant au passage. Ilias, l'ayant suivi, la retint, car il ne fallait pas que le praticien fût dérangé par quiconque. Il incisa pour déloger le bout de métal et utilisa une pince pour tirer doucement dessus, ce qui n'arrêta pas les cris. Une fois hors de sa cuisse, le médecin désinfecta de nouveau et referma ensuite la plaie avec du fil et une aiguille. Victoire avait cessé de se débattre dans les bras d'Ilias, préoccupée par son malade qu'elle regardait avec inquiétude, priant sûrement pour qu'il ait moins mal. On banda sa jambe, on le força un peu à manger et on l'emmena dans les dortoirs.
Ma sœur suivit le petit cortège et je la talonnai. On installa le brun sur la couche basse d'un lit superposé. D'une main, Vicie lui caressait le front et de l'autre elle lui serra la main, tout en s'asseyant contre lui. Cela semblait le bercer, ses traits se détendirent à tel point qu'il s'assoupit. Elle leva la tête vers Ilias et le dévisagea comme si elle le voyait vraiment pour la première fois.
VOUS LISEZ
Victoire Ou Comment Survivre En Milieu Hostile.
Science FictionEn 2027, voilà maintenant cinquante ans, les gouvernements de tous les états se sont unifiés. Ils dirigent ensemble une sorte de parlement, qui a décidé, à l'unanimité, que le progrès était néfaste pour notre société, et qu'il fallait donc l'abolir...