Il y a des règles, mais les gens trouvent toujours moyen de les contourner. Il en va de même pour les lois. Un vrai dirigeant doit le comprendre, et être prêt à tirer profit de chaque situation.
Point de vue Dpékan — 21 avril 2081
Je fixai mes mains tremblantes. Assis à mon bureau, je ne faisais pas vraiment le fier. Pourtant, j'avais la meilleure vue, je surplombais une bonne partie de la ville par les baies vitrées que j'avais fait construire, au quatrième étage de la tour qui remplaçait désormais la mairie. Elle était complétée par des miradors et une enceinte délimitée par de hauts murs impénétrables. Depuis que j'étais devenu dirigeant, j'avais voulu montrer à tous que je savais comment étaler ma puissance, qu'elle soit pécuniaire ou militaire.
Néanmoins, ce fut assez long et compliqué d'arriver au sommet. Il avait fallu infiltrer le gouvernement bien en amont et faire en sorte que tous les rouages s'enclenchent parfaitement. Et c'est ce qu'ils avaient fait. À un détail près. Dans mon plan, je remplaçais mon fils bien plus tard que je ne l'avais prévu.
En effet, après la mort de Oadkageou que j'ai largement suggéré à mes collègues, car le vieux dirigeant avait longtemps dépassé les soixante dix ans, mon fils devait lui succéder. Cependant, il aurait abdiqué quelques mois plus tard, après avoir instauré de nombreuses lois privatives dont j'étais l'instigateur, me laissant ainsi la place encore chaude.
Malheureusement, il tomba malade. Comme sa mère avant lui et comme sa petite sœur venait de le faire. Il avait succombé bien vite à sa maladie qui semblait jusqu'à lors incurable, même les traitements qui avaient pu ralentir les effets n'avaient pas pu enrayer complètement la mortalité. Il avait péri à l'hôpital dans mes bras. Je n'avais pas supporté sa perte autant que celle de ma femme. Comment cela pouvait nous arriver ?
Longtemps, ce sentiment d'injustice avait plané sur notre famille. Pourtant, il avait fallu s'en accommoder et vivre en compagnie de la maladie et de ses conséquences. Vous me demanderiez quel était son nom.... Eh bien, je ne savais pas vraiment quel nom on lui donnait, car elle n'avait pas été identifiée. Oui, elle n'avait pas de dénominatif, puisque le progrès avait été banni. Si vous vouliez mon avis, c'était la plus belle c*nnerie que l'on ait faite depuis le siècle dernier avec les guerres.
Actuellement, comme nous avions repris les progrès depuis trois ans, nous avions réussi quelques prouesses comme garantir que les trois quarts de l'électricité produite en France provenaient d'une énergie renouvelable et non polluante. Les générateurs fonctionnaient presque tous à l'énergie magnétique. Cela avait valu pas mal de sacrifices, comme une panne d'électricité générale du pays, mais aussi les dérives qui avaient suivi.
Ainsi, pour calmer les ardeurs de tout le monde, j'avais grossi toutes les informations dont je disposais. Un millier de morts dans la journée se transformèrent en un million de victimes et, bien entendu, j'avais dû mentir sur le fait que ça ne touchait que la France. Pour contenir la population dans notre pays, il avait fallu que je tente ce coup de bluff, qui avait bien fonctionné, je devais l'avouer. Finalement, même si cela ne s'était pas passé comme je l'avais prévu, je gardais la tête haute, car j'étais désormais craint, mais avant tout respecté.
Enfin, pas par tout le monde. Il restait plusieurs poches résistantes dans mon cher pays, disséminées un peu partout. Cela rappelait les évènements du siècle passé, avec les maquisards qui combattaient l'occupation nazie. Néanmoins, la différence était que ces résistants étaient offensifs, plus que défensifs et qu'ils ne comprenaient pas que j'étais là pour leur bien. Justement, j'étais comme eux, je voulais que ma famille se porte bien et pouvoir vivre comme je l'entendais. Malheureusement, les règles établies étaient certes un peu contraignantes, mais elles assuraient une atmosphère tranquille et harmonieuse au sein de l'hexagone.
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Victoire Ou Comment Survivre En Milieu Hostile.
Khoa học viễn tưởngEn 2027, voilà maintenant cinquante ans, les gouvernements de tous les états se sont unifiés. Ils dirigent ensemble une sorte de parlement, qui a décidé, à l'unanimité, que le progrès était néfaste pour notre société, et qu'il fallait donc l'abolir...