Le danger dissout tous les liens.
Point de vue Victoire - 22 octobre 2077
Gisèle se leva et gravit les escaliers avant d'ouvrir la porte sur sa mère qui nous offrit un sourire.
Elle s'approcha de moi et m'analysa quelques instants avant de déclarer :— Désolée de t'affoler, mais il faut y aller maintenant que tu es réveillée. Tu peux tenir sur tes jambes ? Parfait. La nuit est tombée, c'est le meilleur moment pour t'emmener en lieu sûr.
— On va où ? demandai-je.
— Mieux vaut pour toi que tu ne le saches pas... Gisèle je te laisse la maison... Si quelqu'un sonne, tu lui diras qu'un collègue m'a demandé de garder son fils, ok ?
— Ok, maman...Je compris soudain que je devais me séparer de mes amies les plus proches...
— Laissez-moi le temps de leur dire adieu...
— Au revoir, rectifia Queenie, émue. On se reverra...
— Oui...
— Ok, je t'attends là-haut.
Je me tournai vers ces filles qui me regardaient toutes avec les yeux brillants. On en avait passé des bons moments, et c'était toujours dur quand on se séparait pour les vacances, mais là c'était autre chose, c'était plus douloureux, on ne savait pas si on allait pouvoir se revoir un jour avec tout ça. Cela avait été le cas avec notre aînée, Xena, quand elle était partie au lycée. On était toutes en larmes, on lui avait offert des breloques et chanté une petite chanson.
Encore aujourd'hui, ce souvenir nous émeut plus qu'il ne faudrait. C'était toujours un déchirement, mais on était arrivées à garder contact et à se voir de temps en temps. Sauf qu'à ce moment précis, j'avais peur de ne plus jamais les revoir. De devoir les quitter à jamais après tout ce qu'elles venaient de faire, mais je ne voulais pas que leurs efforts soient vains, je me battrais pour ma liberté..
Dans mon ventre, se forma une boule, qui grossit, énormément, mes yeux et mon nez me piquèrent. Personne n'osait parler, car on prenait conscience de cette chose terrible. J'esquissai un sourire pour qu'elles ne soient pas tristes.
— Allez va... La gamine du groupe arrêtera de vous embêter comme ça..., tentai-je.
Elles fondirent sur moi, m'étreignant comme elles le pouvaient.
— V-Vous direz au revoir à Lolita, Sarah et Keliane de ma part hein ?
— Arrête de parler...
Je me détachai à contrecœur et commençai doucement à monter les escaliers. Emprunte d'une fatigue soudaine, ma vision se brouilla, mais je raffermis ma prise sur la barre d'escalier en métal gelée qui me revigora. Je finis par arriver au palier et ouvris la porte.
La mère de Gisèle me sourit et m'aida à sortir de la maison, puis à gagner sa voiture.
Les drogues qu'on m'avait injectées quotidiennement pour me neutraliser se dissipaient faiblement.
Je m'attachai et on s'engagea sur la route.J'essayai de cacher mon visage. Partout, on voyait les photos des disparus s'afficher sur des panneaux publicitaires. J'avais peur qu'on me retrouve et je tremblais. J'angoissais moins pour moi que pour les personnes qui avaient participé à ma fuite. En effet, elles étaient à présent toutes impliquées dans mon évasion.
Les gens au dehors avançaient rapidement. Le vent se levait et une bruine s'abattit.
Bien qu'il faisait nuit, l'agitation se faisait sentir et une tension planait. Quelque chose se préparait. Tout le monde le sentait.On vit que de plus en plus de gens se parlaient dans le creux de l'oreille et que les regards suspicieux devenaient omniprésents.
Je frottai mes mains sur le jean que je portais, signe évident de ma nervosité. Bizarrement j'étais habillée, et il me semblait que, si je ne rêvais pas, ces vêtements étaient tous, ou en partie issus de mon armoire. On m'avait fait quitter la blouse d'hôpital pour la troquer pour un jean et un sweat-shirt blanc sur lequel figurait une licorne debout sur ses pattes postérieure et qui avec ses membres supérieurs faisaient ce qu'on appelle aujourd'hui un « dab. »
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Victoire Ou Comment Survivre En Milieu Hostile.
Science FictionEn 2027, voilà maintenant cinquante ans, les gouvernements de tous les états se sont unifiés. Ils dirigent ensemble une sorte de parlement, qui a décidé, à l'unanimité, que le progrès était néfaste pour notre société, et qu'il fallait donc l'abolir...