Chapitre 20 (1/2)

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Le début ne laisse pas présager la fin.

Point de Vue Victoire — 22 février 2078

— Un-mètre-moins-vingt ! cria une voix.

C'était sa voix. Je détournai mon regard de mon frère pour tenter de l'apercevoir. Avec son quasiment mètre quatre-vingt dix, c'était facile de le repérer. Son visage était inquiet, mais aussi emprunt d'une douleur sourde. Je le comprenais... Marcher maintenant, même avec des béquilles, n'était pas un bon plan. Je m'approchai doucement de lui.

— Qu'est-ce que t'es en train de br**ler ? Tu veux faire quoi, avec ton endurance de poêle à frire et ton genou en roue libre ?

— Mon genou va très bien ! pestai-je.

— C'est pour ça que c'est moi qui t'ai sorti du centre ?

Il n'avait pas tort, toutefois le poids de ses paroles me fit très mal. Il avait trouvé des mots justes, néanmoins durs et son état ne m'aida pas à rester calme. Je me mis à pleurer en disant :

— En dehors de toi, j'ai d'autres amis et j'aimerais les sauver ! Si tu es contre, c'est que tu es un c***ard sans coeur.

D'accord, j'y étais allée un peu fort, or, j'étais dans un chaos total d'émotions total. J'étais inquiète pour sa santé, je n'en pouvais plus d'être harcelée physiquement et verbalement par des sal*uds qui pensaient encore que j'étais responsable de tout le massacre qu'avait ordonné Dpékan, jusqu'à la GEE, d'ailleurs. Je ne sais pas si ces gens étaient dans un profond désespoir ou s'ils étaient juste sadiques, mais je ne pouvais plus supporter ça. Je n'avais rien dit à personne, de peur que cela se retourne contre moi. Je savais qu'il fallait en parler pour que ça s'arrête, cependant j'avais peur, peur que cet acharnement contre moi empire de nouveau. Je préférais subir pour faire le moins de remous possible.

J'avais également les nerfs en boule par cette tension permanente, je faisais des cauchemars, me réveillant au milieu de la nuit. Eydan était là pour me rassurer et me calmer, pourtant ça n'empêchait pas le Dpékan onirique de venir me torturer dans mon sommeil. Tout ça, plus le fait qu'il ait dit qu'on n'était plus amis, mais qu'il m'embrasse un peu plus tôt m'a faite exploser. Surtout envers mon frère, mais envers lui également. Ces mots, je les regrettais presque, mais c'était trop tard. Ça lui fit un électrochoc, mais il resta là, un moment, avant de partir en lâchant un :

— Si tu veux mourir, tu fais comme tu veux...

Je restai pantoise ne sachant pas pourquoi cela me faisait aussi mal de le voir s'éloigner. Autour, les esprits s'échauffaient et attendaient mon commandement. Je m'approchai de Ka Lio et lui passai le flambeau, sachant pertinemment qu'il serait plus apte pour le plan que j'avais imaginé. L'éclat dans ses yeux en disait long sur sa volonté de gagner cette bataille. Je n'en doutais pas... Ses amis lui manquaient sûrement autant que moi.

Je serrai l'épaule de l'ancien chef des Black Jack puis m'éloignai tandis qu'il haranguait la foule, les calmant un peu, voulant assurément en parler avec Thalie et Ilias d'abord. Tous revinrent à leurs occupations, le temps qu'il aille les voir. Hugo vint à moi, mais je ne voulais pas lui parler. Je fis semblant d'être perdue dans mes pensées et l'ignorai totalement. Dommage qu'il soit autant, voire plus têtu que moi. Il s'assit à côté de moi, sur un des bancs plaçaient sur le côté et me fixa jusqu'à ce que je daigne lui accorder de l'importance.

— Alors, lui, tu l'écoutes et pas moi ?

— Ce n'est pas pareil, soupirai-je.

— Ah oui pardon, je suis ton frère et lui ? Euh... Attends, c'est qui, lui ? J'ai un trou de mémoire, demanda-t-il ironique et froid.

Victoire Ou Comment Survivre En Milieu Hostile.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant