Ne promets rien, car la vie est pleine de surprises.
Point de vue Victoire - 27 janvier 2078.
Je regardai autour de moi et vis la terre qui s'était incrustée sur mes doigts et mes ongles.
— Bien sûr que si j'étais dans un trou ! Regardez mes ongles !
Je voulus me relever, mais je sentis les mains de Ram et de Cá Chó me retenir fermement sur le sol ce qui me fit fermer les paupières sous le choc, une vive douleur me reprenant. J'attendis quelques instants avant d'essayer d'ouvrir les yeux, mais impossible, je me détendis alors sur les dalles froides, ne pouvant rien faire d'autre que réguler ma respiration.
Leurs mains devinrent moins fermes. Je pouvais les distinguer toutes, car je m'étais, un jour ou un autre, confrontée à elles lors d'un combat. Nos geôliers aimaient bien voir combattre des alliés, ils avaient bien vu qu'on ne se lâchait pas d'une semelle. Ils avaient donc organisé des combats contre chacun, entre les garçons, non, mais contre moi, ça, ça les faisait jubiler. Je ne m'avouais jamais vaincue, même si je finissais par me manger sévèrement le sol après qu'ils avaient repris le dessus. Je ne voulais pas que mes amis pensent que je me laissais faire parce qu'on était dans le même camp. Je voulais leur montrer que je n'abandonnais jamais !
Je voulais qu'ils puissent croire que je pouvais les trahir à tout moment. C'était idiot, mais c'était une façon pour moi de devenir indépendante de quelqu'un et de pouvoir compter sur moi-même, et uniquement moi-même, si je devais venir à me retrouver seule. Je voulais ainsi devenir plus forte, m'endurcir malgré ma faiblesse physique. Mon genou me faisait toujours diablement souffrir. Je me demandais si cela s'arrêterait un jour. Je finis par doucement ouvrir les yeux, la tête bourdonnante et la gorge asséchée. Je vis alors mes camarades me regarder avec inquiétude, je leur souris.
— C'est quoi cette petite mine les gars ? Je suis pas morte hein ? On dirait que vous avez vu un fantôme...
Ram me prit alors sans hésiter dans ses bras, inquiet de mon état, les autres exprimèrent à leur tour le souci qu'il se faisait pour moi, avec plus de retenue, d'une tape amicale dans le dos. Malgré ça, j'étais émue, c'était vraiment des amis, plus des simples alliés, finalement. Je me questionnais de nouveau sur mes nouvelles résolutions. Pourrais-je un jour ne serait-ce que leur mentir ou trahir leur confiance ? Probablement pas, j'en étais presque certaine. Ce moment d'effusion fut de courte durée puisqu'on nous somma de suivre les deux agents qui venaient d'arriver à notre hauteur, dans le grand couloir où étaient disposés les casiers, souvent vandalisé, et qui nous demandaient pour la remise du prix pour le « jeu, » ils avaient acceptés que les gars me suivent, je ne voulais pas y aller seule.
C'était un homme à la peau brune, chauve et un bouc qui lui rendait l'air féroce et une rousse, assez grande, et un peu imposante. Je crois que c'était l'heure pour nous de La Question. Je fis part de mes soupçons aux garçons et ils acquiescèrent tous : ils partageaient mes idées.
Nous longeâmes le couloir et nous passâmes la grande porte qui communiquait avec le reste du bâtiment. Puis, sur notre droite nous sûmes vers quoi nous nous dirigions : La Pièce. Ils nous ouvrirent et on entra tous les six dans la pièce froide et capitonnée, première fois que je la voyais. En face de nous, une femme, brune, les cheveux relevés en un chignon élaboré, des yeux bleu glacial qui scindaient presque votre âme. Je frissonnai, elle le remarqua et sourit.
— Bonjour chères Preys, vous savez ce qu'il vous attend je suppose...
— Vous allez nous demander si on veut intégrer les rangs des lâches et injustes assassins fils de p**e que vous êtes ? demanda ironiquement Chim, avec effronterie.
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Victoire Ou Comment Survivre En Milieu Hostile.
Ciencia FicciónEn 2027, voilà maintenant cinquante ans, les gouvernements de tous les états se sont unifiés. Ils dirigent ensemble une sorte de parlement, qui a décidé, à l'unanimité, que le progrès était néfaste pour notre société, et qu'il fallait donc l'abolir...