Le danger que l'on pressent, mais que l'on ne voit pas, est celui qui trouble le plus.
Point de vue Lolita — 05 février 2078
Je ne semblais pas avoir convaincu le monsieur qui nous avait pris dans sa voiture. En même temps, pouvait-il croire des gosses en uniformes qui s'échappaient d'un centre chargé de les contenir ? C'était d'ailleurs étrange qu'il n'eût pas été tenté de faire demi-tour. Il avait tout intérêt à ne pas nous faire confiance, pour sa sécurité. De toute façon, s'il mouftait, je saurais me défendre et, au vu de ce que venait de faire l'ami de Victoire un peu plus tôt, lui aussi. Depuis la GEE, comme nombre d'adolescents comme nous, j'avais appris à me battre. En quatre mois, j'avais eu le temps de le faire, me diriez-vous. Je n'étais pas si mauvaise que ça, de toute façon j'avais toujours été sportive, mais le combat au corps-à-corps m'avait montré des capacités qui étaient chez moi jusqu'à lors insoupçonnées.
C'était Victor qui me l'avait appris. Je ne savais d'où il tenait son enseignement, mais peu m'importait tant que cela était efficace. On avait pas mal partagé tous les deux et je n'étais pas peu fière de le compter parmi mes proches. Il était fier, loyal, courageux et attachant. Il était vrai que, de prime abord, il pouvait paraître froid, mais c'était pour cacher sa profonde timidité. Oui, je savais, ça ne se voyait pas comme ça. Je le regardai à la dérobée tandis que son beau visage contemplait le ciel, songeur. J'attendis quelques instants avant de lui prendre la main pour la presser entre mes doigts. Il sursauta avant de s'intéresser à moi. Je l'avais extirpé de ses pensées. Il me sourit faiblement et je lui souris en retour.
Il fronça les sourcils et pencha la tête, intrigué sûrement pour le motif de mon dérangement. En fait, je ne savais pas vraiment pourquoi moi-même. Sûrement pour ne pas rester seule sans rien faire. Je détaillai la voiture dans laquelle nous étions avant de lui répondre. Elle était plutôt grande et s'apparentait presque à un fourgon avec ses deux banquettes face à face, l'une dans le sens de la route et l'autre à contre sens. La mousse des sièges était vétuste et d'époque, mais cela faisait le job. Quant aux ceintures, elles étaient rêches, mais résistantes, ce qui leur donnait un bon point.
— J'ai un peu peur pour la suite, murmurai-je dans le cou de mon compagnon.
— En même temps, quelle idée d'emmener deux boulets avec nous ? souffla-t-il en réponse. Si on les avait laissés là-bas dans le centre, on aurait pu s'enfuir tranquillement et ça aurait été beaucoup mieux pour nous.
— Ça reste ma meilleure amie, le rappelai-je à l' ordre. Que je n'ai pas vu depuis presque un an, d'ailleurs, alors fait un effort. Je sais que tu ne l'aimes pas beaucoup, j'ai eu la même rancœur envers Paul, son ex, avant qu'il fasse bien pire, donc ne t'en fais pas, je connais. Donc, s'il te plaît, tiens-toi tranquille. On les ramène à la base et tout ira mieux.
— T'es folle ou quoi ? Non, pas à la base, c'est mort ! grinça-t-il entre ses dents, aussi silencieusement que possible. On risque d'avoir plus de problèmes qu'autre chose. Surtout que vu leur passif, on va se mettre en danger !
— Je connais ma meilleure amie, donc oublie tout ce que tu sais sur elle, elle n'est pas plus dangereuse que toi ou moi. Quant au garçon, malheureusement, elle a l'air de s'en être entichée donc il va falloir lui faire confiance aveuglément et le supporter autant de temps qu'il faudra à Victoire pour comprendre que ce n'est pas le bon.
— Qu'est-ce que tu en sais que ce n'est pas le bon ? m'interrogea Victor, curieux.
— Un pressentiment, il a l'air louche, ce pauvre garçon, et surtout très instable. Il s'emporte pour rien. Sachant que Victoire est très émotive, elle ne va pas supporter ses colères soudaines comme il a pu nous le montrer.
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Victoire Ou Comment Survivre En Milieu Hostile.
Ciencia FicciónEn 2027, voilà maintenant cinquante ans, les gouvernements de tous les états se sont unifiés. Ils dirigent ensemble une sorte de parlement, qui a décidé, à l'unanimité, que le progrès était néfaste pour notre société, et qu'il fallait donc l'abolir...