Certaines erreurs sont des étapes vers la vérité.
Point de vue Victoire - ?? ???? 2077
Je rouvris difficilement les yeux, plus tard, dans un endroit inconnu. Mes poignets et mes chevilles étaient menottés. Encore un peu dans les vapes, je ne compris pas ce qu'il m'arrivait. Du bruit se faisait entendre, des cris pour la plupart, c'était ce qui m'avait réveillée et qui me vrillait à l'instant les oreilles. On tapait aussi sur du métal, sûrement avec d'autres objets ferriques, donnant une sonorité creuse qui semblait marteler les parois de ma boîte crânienne. Quand mes paupières ne couvrirent plus ma vision, se débattant tel un papillon à la lueur du jour, je détaillai le lieu où j'étais. Le plafond était fait dans du béton et j'imaginais que le reste des murs l'était aussi, mais ne pouvant pas encore tourner ma tête douloureuse, je ne faisais que le supposer.
Je grimaçai : le vacarme qui résonnait se répercutait dans mon crâne et me lancinait. Ils ne pouvaient pas faire un peu moins de bruit ? Je tentai de me redresser, mais mes muscles ne répondaient plus, comme s'ils ne savaient plus comment fonctionner. Je devais être sacrément fatiguée pour que ce phénomène apparaisse. J'écartais la piste de la drogue, bien qu'épuisée, je ne me sentais pas vaseuse et ma vision devenait de plus en plus nette.
Soudain, une question me vint : Qu'est-ce que je faisais là ? J'étais incapable d'y répondre, je ne me souvenais pas de ce qu'il s'était passé dernièrement, même si quelques bribes faisait écho dans mes pensées. D'ailleurs, comment je m'app... ?
— Réveillée, petite ? me questionna une voix.
— B-bo-nj... tentai-je d'articuler en murmurant.
La personne dut comprendre, ou du moins fit semblant, car elle me souleva et m'assit contre le mur. Je voulus la remercier d'un signe de tête, mais je me sentis étourdie et je vomis. La personne avec moi réprima un haut-le-cœur et hurla « vomi, » ce qui causa une crise hystérique de rire chez une bonne partie des prisonniers. Oui, des prisonniers, j'étais en prison. Je le voyais à l'uniforme bleu clair qu'ils portaient tous ( dont ma faible personne) et les barreaux qui nous enfermaient entre ces murs. Pourquoi diable étais-je ici ? Maintenant que ma vision était nette je pouvais voir ce qui m'entourait. La prison qui, autrefois, respectait un semblant de droit de l'homme avec le droit à la salubrité, à un certain confort et une certaine liberté dans ces quatres murs.
Aujourd'hui, notre cellule gardait ces vestiges, l'isolation avait été enlevée, on voyait encore un peu de placo par-ci par-là, les lits avait été démontés pour ne laisser que des paillasses au sol, seul le robinet avait été laissé mais il était loin d'être propre. Mon regard se posa sur la cellule d'en face, les portes blindées avait été retirée, remplacées par des barreaux, il y avait la même organisation, à la différence qu'ils étaient plus nombreux. Alors que nous n'étions que deux avec ma codétenue, les autres devaient bien être une dizaine, et ça dans toutes les autres cellules. Cela voulait sûrement dire que d'autres personnes allaient venir.
Des gardiens arrivèrent avec une serpillère et posèrent un bac d'eau de l'autre côté de la cellule. Ils s'enquirent de l'identité de l'estomac qui était l'auteur de cette œuvre et ma camarade d'infortune me désigna.
Un des surveillants me fit signe que je devais approcher. J'essayai alors de me lever. Le résultat ne dura qu'à peine quelques secondes, avant que je ne tremble une fois sur mes jambes que je ne tombe dans... mon propre rejet. L'hilarité générale qui suivit me fit me sentir tellement honteuse que je me mis à pleurer. La fatigue devait sûrement beaucoup jouer et je me relevai très lentement, ne voulant pas leur donner satisfaction. Je m'essuyai sur mon uniforme avec dégoût et m'éloignai de la flaque, avant de me remettre debout, chancelante, et d'attraper la serpillère. Je nettoyai comme je pus, sous les moqueries plus sexistes les unes que les autres et des horreurs que je ne pourrais répéter.
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Victoire Ou Comment Survivre En Milieu Hostile.
Science FictionEn 2027, voilà maintenant cinquante ans, les gouvernements de tous les états se sont unifiés. Ils dirigent ensemble une sorte de parlement, qui a décidé, à l'unanimité, que le progrès était néfaste pour notre société, et qu'il fallait donc l'abolir...