Lubie ou grand amour?

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Amélie m'avait emmené avec elle vers la cuisine, me laissant seulement quelques secondes pour enfiler mon T-shirt et sauter dans mon jean. Elle s'était démenée à préparer un petit déjeuner digne d'une grande table, me demandant sans un mot de m'installer quand nous fûmes dans la pièce.

Je détestais depuis toujours les silences, préférant dire...Plutôt que de tout garder pour moi. Je fus une nouvelle fois terrassée par l'angoisse, ne sachant pas vraiment si elle souhaitait encore me parler. Je me lançai, observant ma belle brune...Prise dans le tumulte de mes émotions dévorantes :

-"Amélie...Euh...Tu n'es pas obligée...Je ne sais pas, si je mérite de telles attentions!"

Ma voix s'était faite fataliste, sans que je n'ai à lui donner ma permission. Mon coup de foudre me regarda à peine, s'activant mécaniquement vers la cafetière :

-"Ca me fait plaisir...Je t'ai invité, ne l'oublie pas !!"

-"Oui...Mais..."

-"Mais...Tu as mauvaise conscience, j'ai bien compris !"

-"Mauvaise conscience...Je ne dirais pas ça !"

-"Qu'est ce qui me vaut un long discours matinal, alors ?!"

-"Je m'en veux...C'est terrible!!"

Un éclair de tristesse traversa ses jolis yeux verts...Amélie n'ayant pas résisté au besoin de venir trouver mon âme à travers mon regard :

-"Tu t'en veux ?! Ouais...Et tu dis encore, que ce n'est pas un problème avec ta conscience !"

-"Il n'y a pas que ça...Ma conscience me torture depuis tellement d'années...Que ce n'est pas important...Ce que je ressens !"

-"Waouh...Du grand Caroline Roussel !"

Sa pointe de sarcasme me fendit le cœur, me demandant de la concentration pour contrôler les larmes qui étaient déjà en attente dans ma gorge. J'oralisai avec honte, rendant ma voix quasi inaudible :

- "Je suis plus inquiète, pour toi...J'aimerais tellement que tu me parles !"

- "Je suis une grande fille...J'ai entendu...Il n'y a plus rien à commenter !"

Je me levai dans un réflexe, venant presque au contact de ma belle. Je stoppai ma progression...Me rendant compte que j'allais la toucher...Avec l'intime conviction qu'elle me rejetterait. Elle était si touchante, jouant la rigidité alors que je savais combien je comptais pour elle...

Je la détaillai dans un clignement des paupières, la trouvant irrésistible dans son marcel pâle et son short d'une fluidité envoûtante. Je me ravisai, préférant les mots aux actes :

- "Je te trouve si lointaine...Alors que nous étions si proches..."

-"A qui la faute?? Hein??"

Je pris le poids et la violence de sa phrase en pleine figure, en profitant pour faire jaillir mon besoin d'échange, même imparfait :

-"Tu as le droit de m'en vouloir ! Le droit de crier...De me malmener !! Je...Euh..."

-"Tu aimerais mieux, qu'on en vienne à se jeter des choses horribles à la tronche ?? Des mots, qui ne feront qu'empirer la situation ?!"

-"Si c'est ce dont tu as besoin...Vas-y !!"

Un regard triste arriva en ma direction, me transperçant de part en part :

- "Caro...Tu dysfonctionnes grave...Tu en as bien conscience ?!"

La méthode d'Amélie semblait plus redoutable, qu'un cris ou une simple embrouille. Je reculai, presque déjà vaincue :

Quand nos yeux ont comprisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant