Je ne t'en voudrais pas

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Mes cinq jours d'hospitalisation furent beaucoup trop longs à mon goût...

J'avais écouté attentivement toutes les recommandations de la cohorte médicale, ne me fiant finalement qu'aux indications sincères de Wolfgang. Le passage entre les mains des différents spécialistes avait été épuisant, cependant j'étais soulagée de pouvoir enfin revoir mon chez moi.

Un corset bien serré m'immobilisait en grande partie, mais cette prison était bien moins avilissante et dégradante que toutes les mains qui étaient passées sur mon corps.

Je n'avais rien fait d'exceptionnel à part endurer la douleur, et utiliser mon pouce pour appuyer sur ma fichue pompe. Les aides soignantes avaient aboli ce qui me restait de pudeur en me récurant tous les jours, et j'avais trop souvent fixé le plafond comme seul exutoire.

Arthur m'avait rejoint pour mon départ, me promettant de suivre l'ambulance qui devait me raccompagner à la maison.

Nous eûmes un dernier entretien avec l'interne, si bienveillant à mon égard. Il m'adressa un sourire tout en s'adossant sur un des murs de la chambre, avant de tendre les papiers de sortie à mon compagnon:

-"C'est le grand départ?! Vous avez été une patiente exemplaire...Caroline...J'espère vous revoir en pleine forme à la prochaine consultation!"

Je répondis en toute sincérité, essayant de me mettre en position assise:

-"Ca veut dire, que la prochaine fois je marche!!"

La réalité revint avec une certaine délicatesse de sa part:

-"Pas de charrue avant les bœufs...Ok?! Les soins ont lieu à domicile, mais ça reste une hospitalisation...Allons-y par étapes, mais j'aime votre état d'esprit!! Une bonne partie de la guérison se fait là haut!!"

Wolfgang avait tapoté son front, en écho à ses propos. Il s'approcha de moi, me tendant la main chaleureusement. J'allais la prendre, quand le professeur...Chef du service s'invita à notre échange. Son ton condescendant, et son détachement me firent frissonner:

-"Notre récalcitrante a eu gain de cause sur mon meilleur interne!!"

Je ne répondis rien, tout comme Arthur qui n'avait aucune idée de l'identité de cet homme. Il reprit, portant ses propos en direction de mon compagnon:

-"J'espère que vous avez de la patience, et de bonnes notions de médecine! Vu comme elle se montre revêche...Je ne m'avance pas sur la tournure des événements!"

Pour une fois, Arthur ne fit preuve d'aucune répartie, bottant en touche presque sidéré. Je me raclai la gorge, ramenant l'attention sur moi.

Le vieil aigri ne m'épargna pas, choisissant ses mots pour me terrasser et assoir son autorité que j'avais osé squeezer:

-"En tout cas...Une chose est sûre, c'est que l'équitation...C'est fini!! Wolf m'a dit que vous étiez plutôt sportive...Moto, hein?? Ben pour ça aussi, il va falloir oublier! Ca fera de la mortalité routière en moins vous me direz...Et moins de travail pour moi, vu qu'avec vos stupides machines on vous envoie ici en pièces détachées!!"

Je hoquetai, bouche-bée par cette volonté de me toucher...D'abimer encore un peu, mon cœur déjà brisé. L'interne resté silencieux tenta de relativiser, tout en se faisant mon justicier:

-"Le ski fait aussi beaucoup de dégâts! Carol...Euh...Madame Roussel va suivre mes recommandations avec assiduité, et nous serons étonnés de sa récupération!"

Une réponse cinglante fit résonner la chambre toute entière, remettant le jeune professionnel à sa place d'apprenti...Tout en me brisant toujours un peu plus:

Quand nos yeux ont comprisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant