L'entendre...Le dire...

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J'étais restée immobile, pendue au sourire gêné d'Amélie...

Je détaillais le moindre trait de son visage, avec la volonté de le fixer dans ma mémoire...Quand sa voix douce me sortit de ma rêverie :

-"Tu...Euh...Il y a quelque chose??"

Je clignai des yeux, ne comprenant pas vraiment:

-"Non, pourquoi?!"

-"Quand tu me regardes comme ça...J'en arrêterais de respirer..."

L'émotion me gagna, faisant palpiter mon cœur jusque dans ses profondeurs. Je n'en revenais pas de sa déclaration subite, sortie sans filtre. Je devais bloquer, car ma brune se reprit sans étouffer son ressenti:

-"Ma belle...Tu sais quel effet me font tes yeux...Je..."

-"Tu as peur de dire quelque chose, que tu regretteras ensuite...Ou dès que tu auras claqué la porte?!"

-"Je suis perturbée par la situation...Je suis désolée!"

Je m'agitai, confuse:

-"Non...C'est moi!! C'est plus fort que moi...Je n'aurais pas dû te dévisager comme ça."

Elle vint chercher ma main, se rapprochant au plus près de moi:

-"Je ne peux pas m'empêcher de penser, que je ne te méritais pas...Ce n'est pas à toi de t'excuser!"

Je lâchai ce qui plombait mon âme toute entière, trop à fleur de peau pour pouvoir contenir mes mots à l'intérieur:

-"Je n'arrive pas à me persuader...A me dire qu'on sera amies...C'est comme si j'allais te perdre, encore et encore. Je veux pouvoir me souvenir...Toujours...Ca me rend stupidement maladroite! En plus, je te mets mal à l'aise...Je ne suis pas fière de moi."

-"Et moi...Je regrette...Chaque minute un peu plus."

Je devais verbaliser la réalité pesante, dans laquelle chacune de nous avait joué un rôle:

-"Nous ne changerons plus rien...J'étais prête, quand tu te laissais aller aux doutes...Maintenant, je ne suis plus en mesure...Euh...Je ne veux pas mentir, en te promettant monts et merveilles alors que je ne suis plus la même."

-"Caro..."

Les pupilles d'Amélie criaient la peine, et hurlaient encore plus fort ce qu'elle était enfin prête à me donner. Pour autant, je n'étais plus que l'ombre de moi même...Incapable de savoir, de quoi le lendemain serait fait.

Terrassée par la peine, j'essayai de ne pas faillir:

-"S'il te plait...Ne me raconte pas de belles histoires, auxquelles je pourrais croire."

-"Je pourrais prendre soin de toi...Le temps que tu te remettes."

-"Tu l'as dit toi même, tu ne veux pas te réveiller à quarante ans...Et te rendre compte que tu n'as rien construit! Les choses sont encore plus vraies aujourd'hui !!"

Le pouce de mon amour perdu, frôla le dessus de ma main comme une caresse. Je l'avais heurté, en reprenant ses mots...Ceux qui m'avaient fait tant de mal:

-"Jamais je n'aurais dû dire ça...Je m'en mords les doigts, si tu savais!"

-"Mais c'est la vérité, et je ne pourrais pas supporter que ça devienne de la pitié entre nous...J'en suis à un point, où je ne veux être un fardeau pour personne...Et surtout pas toi."

-"Caroline..."

Je la coupai, reprenant cette fois la promesse qu'elle m'avait faite:

-"Ne me promets plus de m'attendre...Tout est plus compliqué aujourd'hui, et tu en as conscience aussi bien que moi."

Quand nos yeux ont comprisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant