Le jour J

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J'eus un mal de chien à me lever...La faute à qui!? Probablement la mienne, comme à chaque fois! A chaque putain de fois, où la pression me fait faire n'importe quoi! 

Chouiller une veille de boulot, j'avais déjà fait...Même si pour moi, la veille restait bien souvent un concept. J'avais tellement de fois poussé la fête à son paroxysme, et compté mon sommeil en minutes plutôt que véritablement en nuits pleines...Qu'aujourd'hui n'était qu'une redite.

 Les excès ça me connaissait, mais je pensais avoir fait du chemin...Pour autant, hier n'avait pas fait exception à la règle...Je n'avais eu besoin de personne pour m'enivrer, jusqu'à finir la nuit dans le canapé, seule...Comme beaucoup trop de fois.

Comme toujours...Ce matin, Arthur fut des plus délicats...M'apportant un café bien corsé, accompagné de paracétamol. Son sourire gêné, avait d'ailleurs confirmé le fait que je sois allée trop loin. Il avait fini par me remuer, utilisant les mots pour me faire réagir:

-"Super la tronche, pour ton premier jour! Et en plus, à ce train là...Tu vas arriver en retard!"

C'était bizarre comme avec lui, je ne manquais jamais de répartie...Ni ne mettais les formes:

-"Qu'est ce que ça peut te faire, si j'ai la gueule en biais? Je ne vais pas faire un défilé! Et tu sais très bien, que je déteste ces putains d'intellos!!"

-"Ouais...Ces intellos, dont je fais partie!"

-"La techno...Une matière d'intello!? Tu me fais bien rire!"

Pour cette fois, je n'eus pas gain de cause...Et toutes les piques possibles que je lui jetais à la figure habituellement, n'y firent rien...Il fallait y aller...Et je n'étais toujours pas prête!

Après une douche rapide, et un camouflage intense de mes cernes. Je me fis violence pour enfiler un jean, avec le premier t-shirt venu...J'optai pour mes baskets les plus confortables, sans aucune autre fioriture. 

Après trente minutes de route, je fus arrivée à destination...Et me mis en quête d'une cigarette, dans mon sac, toujours égal à lui même...Bref, un vrai bordel. J'étais déjà en train de pester, quand une voix éraillée m'interpella à travers le parking:

-"Salut...Moi c'est David."

Je répondais sans grand enthousiasme, continuant à fouiller activement:

-"Ouais...Salut. Tu n'aurais pas une clope, à tout hasard!? Je crois, que sans...La journée va être dure...Bien trop dure pour moi!"

Il me tendit un paquet, déjà bien entamé... Me souriant jovialement:

-"Vas-y...Les premiers jours, on a tous connu ça!"

Je devais être en mode "survie", et ne m'étais même pas occupée...De ce que je pouvais renvoyer. Je me repris, tout en tendant la main vers son briquet:

-"Ah, Désolée...Je suis grave...Moi, c'est Caroline! Et toi David!? C'est ça??"

-"David Moreau...Prof pour la section d'enseignements spécialisés. Et toi, tu dois être...Ma nouvelle collègue!"

Je ne m'étais pas plus présentée que ça, et pour autant il disait vrai. Je devais avoir l'air perchée...Ce qui l'incita à m'expliquer:

-"Ici...Il y a deux styles de profs...Ceux certifiés...Et les autres...Nous, quoi! Et, tu n'as pas l'air assez rigide pour être la nouvelle prof de maths...Et pas assez alcoolisée, pour être professeur d'atelier!"

Malgré cette énumération de clichés...J'allumais ma cigarette avec détermination, tirant sur la première latte comme si ma vie en dépendait. David accompagna mon geste, me soufflant la  fumée au visage:

Quand nos yeux ont comprisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant