On arrête?

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Le temps avait continué son cours, sans que je n'ose l'altérer.

J'avais pris sur moi, pour ne rien répondre à Amélie. Elle avait d'ailleurs essayé plusieurs fois de me contacter, mais j'avais tenu bon. Je m'étais concentrée volontairement sur ma rééducation, et commençais à en voir les bénéfices.

Le début des beaux jours sonna au mois d'Avril. Il fut vite temps pour moi de me positionner sur les postes à demander pour la rentrée prochaine. Malgré un meilleur état de conscience, et un allégement de mes traitements...Je ne savais pas vraiment quoi faire.

Je n'avais pas encore remis un pied au collège, mais mon travail me manquait cruellement.

 Comme à chaque moment de doute, Arthur commença par me réconforter avant de proposer de me venir en aide dans cette tâche imbuvable. Nous commençâmes à consulter tous les postes disponibles.

 Je n'eus aucune peine à retrouver celui que j'occupais...Cependant, mon engouement fut vite mis à l'épreuve par une série de mimiques de mon compagnon. Je l'interrogeai dans la foulée, très étonnée:

-"Quoi?? Il y a un problème??"

-"Non...Je...Enfin, tu ne trouves pas que ce n'est pas cohérant?"

-"J'ai bien aimé cette année! J'aurai les mêmes élèves, et je connais déjà l'équipe!"

Il prit un ton bien trop sérieux à mon goût, me réprimandant presque:

-"Tu n'as pas encore repris...Et tu penses, que c'est la meilleure option??En plus, ce n'est pas en quelques mois, qu'on peut se faire une vraie idée...Et tes collègues t'ont surprotégé, ça ne sera surement pas le cas l'an prochain!"

J'en vins au fait sans attendre:

-"Parce que j'en ai une mieux que ça?! D'option comme tu dis, hein?? Tous ce qu'il y a sur cette foutue liste, c'est ce que les autres ne veulent pas!! Des écoles bidons, dans des bleds encore plus paumés que chez nous!!"

Sans que je le vois venir, Arthur me fit part de sa réflexion...Qu'il avait dû faire murir dans sa tête depuis bien trop longtemps:

-"Je me suis dis, que comme tu ne pouvais plus conduire...Enfin, pour le moment...Ca serait bien plus pratique, que tu prennes un poste à côté du Lycée...Je m'arrangerai pour faire les mêmes horaires, ou tu pourras toujours préparer tes cours dans la salle à côté de la mienne!"

Je lâchai en un souffle, ce qui me pesait sans vraiment en avoir conscience:

-"Donc, on est déjà collé l'un à l'autre à chaque vacances...Et les week-end...Et tu veux qu'on bosse ensemble...Euh...Pas loin, quoi?? C'est du délire!!!"

-"Tu as une autre solution?? Et en plus, ton boulot...Ca nous a seulement apporté des problèmes!!"

Je me sentis piquée au vif:

-"Je peux savoir, ce que tu insinues?? T'es un grand malade en fait??!"

Je commençais à ne plus pouvoir me maitriser, sentant mes doigts trembler. Une main arriva sur mon épaule, accompagnée d'un changement radical de timbre:

-"Caroline...Je crois vraiment, qu'il faut qu'on pense à nous...Qu'on prenne en considération, ce que tu peux faire maintenant...Je veux dire...Euh..."

-"Que maintenant, que tu vis avec une handicapée...Tu balades ton boulet!?"

Ma voix était encore acide, toutefois Arthur surenchérit de douceur à mon égard:

-"Pas du tout! Je sais, qu'avec le printemps qui arrive...Tu vas te sentir mal, parce que toutes tes habitudes...Euh...Tu vois...On n'a plus les chevaux...Et sortir en moto, c'est niet...Alors, les balades...La liberté...Il va falloir trouver des alternatives."

Quand nos yeux ont comprisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant