Dans le désastre, il y a du beau

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Les semaines avaient passé...Me faisant accepter mes nouvelles routines.

Malgré toutes mes bonnes intentions, je manquais encore de courage. Arthur et moi évoluions dans les mêmes sphères, sans pour autant aller à la confrontation. Malheureusement, notre appréhension de faire une nouvelle fois mal à l'autre nous mettait profondément à mal.

Les échéances dues au brevet m'avaient forcé à exacerber mon côté obsessionnel. Le pilote automatique enclanché au travail, me valait souvent les réflexions de David. Certes, nous partagions toujours certains trajets ainsi que nos pauses nicotine et caféine...Mais je préférais souvent m'isoler.

J'avais dû expliquer mes motivations de mutation à Tahar, qui me remercia plusieurs fois pour ma sincérité.

 Je n'en revenais toujours pas, qu'il me voit comme quelqu'un d'intègre...Avec de l'éducation et du bon sens, comme il aimait le dire. Sa compagnie était devenue bien plus agréable qu'avant tous mes tourments...Pour autant, je me sentais encore si souvent en apnée...Prise de panique, quand la porte se refermait sur moi...Une fois les élèves libérés.

Amélie de son côté, tenait bon. Elle réfrénait volontairement toutes les marques chaleureuses à mon égard, cependant je voyais trop de fois son visage se tordre quand nous nous croisions dans les couloirs. Les temps de synthèses de lettres se limitaient au strict minimum...Les remarques de Jessica sur nos changements d'humeurs communs, participant activement à ce que je ne desserre plus les dents.

Dans cette atmosphère pesante, j'étais devenue l'ombre de moi même...Participant activement à mon propre émoussement affectif et sensoriel.

Dans cette même mouvance cérébrale, je me retrouvai le premier jour des épreuves sur le parking...Bien trop tôt à mon goût. En effet, mon père prenait le relai de mes amis deux jours par semaine...Ce qui m'évitait également de jouer les soirées et les prolongations un peu trop arrosées.

Je profitais du calme ambiant, trouvant un mur pour m'adosser sans trop de problème. J'observai, ce qui me semblait immuable, et si paisible...M'autorisant en quelques sortes une divagation poétique, avant de reprendre mes mauvaises habitudes avec ma première cigarette.

Je planais sous l'effet de la nicotine, alors que les rayons du soleil jouaient avec l'oscillation des branches de peupliers alentours.  

Une première voiture mit fin à mon moment de contemplation, en appelant une autre...Et une encore. Ce fut donc sans étonnement, que David vint me rejoindre tout sourire:

-"Hey ma grande!! Ne me dis pas...C'est papa qui t'a déposé??"

-"Bravo Sherlock!! Qu'est qui nous vaut cette énergie débordante?!"

-"Tu as reçu le planning??"

J'haussai les épaules, lui proposant tout de même de se servir dans mon paquet afin de prolonger l'instant:

-"J'ouvre mes mails une fois tous les trente six!!"

-"Qui va pouvoir se rincer l'œil, sur les jupes trop courtes de notre Queen à tous?! Je te le donne en mille!!"

Je pouffai de désintérêt:

-"Du moment que ce n'est pas moi..."

-"Bibi!! Et vu le défilé des dernières semaines...Je ne sais pas si nos ados vont tenir, sans avoir le filet de bave!!"

-"Un de mes troisièmes, il a balancé que c'était une chienne...Qu'elle était grave bonne...Je n'ai pas relevé."

Un air réprobateur mais tendrement amusé, précéda le commentaire de mon ami:

Quand nos yeux ont comprisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant