La matinée avait suivi son cours comme convenu. J'avais fait découvrir ma première passion à Amélie et David, qui s'étaient émerveillés de ce que pouvait apporter la vie à la campagne. Arthur avait commenté dynamiquement, tous les besoins particuliers de nos chevaux, et n'avait pas tari d'éloges sur mon attachement à eux, ainsi que mon habilité à les avoir "dressé".
Ma belle avait promis de revenir pour une balade, et un premier essai en tant que cavalière...Cependant, son sourire bien trop enjoué me donnait l'impression que ça resterait un projet avorté.
Elle avait été la première à quitter la maison, prétextant une obligation familiale dominicale. J'avais eu le droit à une bise amicale tout en retenue, accompagnée d'une tonne de remerciements émus.
Alors que la porte se fermait, après quelques signes de la main faisant presque penser à des adieux...Je restais sans voix, le souffle coupé et la tristesse au cœur sans être en mesure de comprendre ce que mon cerveau m'envoyait comme signaux.
David était depuis toujours un fin observateur, et m'emmena dehors tout en secouant son paquet de cigarettes:
-"On s'en grille une, le temps que ton amoureux prenne sa douche??"
Je haussai les épaules comme à mon habitude, encore perturbée par mes ressentis dissonant de la matinée. Je restai silencieuse, sous les yeux ronds de mon ami qui se racla la gorge longuement:
-"C'est moi, ou c'était tendu ce matin??"
-"Hum...Je n'ai pas d'avis...Tu as surement un point de vue, dont tu veux me faire part, non?!"
-"C'est quoi cette répartie scolaire?? Qu'est ce que t'as??"
-"C'est rien, je suis fatiguée..."
Mon manque de fougue inquiéta subitement mon allié, qui me secoua en m'encadrant de ses deux mains:
-"On se remobilise!!! Ce n'est pas la fin du monde! Demain, c'est lundi...Et tu auras droit au même regard de merlan frit, qu'à chaque fois que vous vous retrouvez!!"
-"Alors ça...Laisse moi en douter!!"
Une moue arriva sur les traits inquiets de David, qui avait endossé son rôle de père adoptif:
-"Je refuse que tu sois triste, ou encore que tu te tortures la tronche toute la journée...Pourquoi tu penses ça? C'était plutôt sympa tout à l'heure!!"
Je gardai mon air désabusé, lui faisant part de mon analyse:
-"Tu ne la connais pas comme moi! Certains de ses mots...C'était de la courtoisie...Elle comblait les trous!!"
Mon interlocuteur s'engouffra dans le double sens de ma phrase, essayant l'humour pour dissoudre mon malaise visible à des kilomètres:
-"Combler les trous...Drôle d'activité...Pourtant je n'ai vu aucun spectacle attrayant!!"
Je n'avais pas le goût à la plaisanterie, et me montrai amère sans le vouloir:
-"Elle donnait le change!! Putain, tu comprends rien ou tu le fais exprès?!"
-"Mollo Miss...Je tentais juste de te faire sourire! Je n'aime pas, quand tu te mets dans un tel état."
-"Désolée...Je suis...Euh...Je ne sais même plus..."
-"Et si tu prenais du temps?! Hein??"
Cette réponse neutre me désarçonna plus encore, que tout ce qui se bousculait dans ma tête:
-"Du temps?? Tu m'expliques ou je gamberge??"
-"Et ce qu'à ton niveau, là tout de suite...Tu peux changer le cours des choses?? "
VOUS LISEZ
Quand nos yeux ont compris
RomansaCaroline a une petite vie plutôt bien rangée...Rien de vraiment exaltant... Comme tous les ans, elle se prépare à faire sa rentrée scolaire...Sauf que, pour cette fois...Elle passe de l'autre côté du décor...Vu que, ses années d'études sont belles e...