Un peu plus loin, Amélia remarqua Arya au bras d'Eras. Le jeune couple bien habillé était resplendissant. Le demi-sylphe souriait toujours timidement alors que son épouse le traînait de petit groupe en petit groupe. Puis sa cousine remarqua enfin les adolescents au centre du hall et se précipita vers eux. Elle serra Amélia dans ses bras avant de la regarder les yeux brillants.
– C'est bien que tu sois venue, lui sourit la jeune femme en s'écartant. J'avais peur que tu ne viennes pas nous tenir compagnie.
– Vous non plus vous n'aimez pas Utopia ? questionna Azriel avec un sourire en coin.
Arya et Eras se regardèrent avant de faire la grimace.
– Ce n'est pas vraiment que nous n'aimons pas, disons plutôt...
– Que si nous ne sommes pas forcés de la voire, on s'en porte aussi bien.
– Où est Galena ? s'enquit soudain Amélia en regardant autour d'elle à la recherche de la moindre poussette.
– À la maison, répondit Arya avec un grand sourire. M. George a très aimablement accepté de la garder pour ce soir. Un brave homme, j'espère que tout se passera bien.
Amélia haussa un sourcil.
– Qu'est-ce qui pourrait mal se passer ?
– Eh bien... comment dire ?
Arya se tourna vers Eras, incertaine. Il mit un moment à chercher ses mots avant de se retourner vers les deux héritiers.
– Galena a tendance à beaucoup de servir de ses pouvoirs de sylphides depuis quelques jours. Si la moustache de M. George a changé de forme à notre retour, nous saurons pourquoi.
Amélia et Azriel ne purent retenir un éclat de rire en l'entendant. Contrairement aux sorcières qui ne développaient leurs pouvoirs que vers l'âge de sept ou huit ans, les sylphes et les ondines, eux, voyaient leurs dons se manifester dès leur naissance.
Tous les quatre discutèrent encore un peu, puis le couple s'excusa et reprit son tour du hall.
C'était amusant de constater qu'à part Azura, personne dans la famille de la jeune fille ne semblait véritablement se soucier de son apparence. Ce qui conforta l'adolescente dans son idée que les fées avaient bel et bien leur place dans la Sorcitété, il fallait juste leur donner la possibilité de pouvoir la trouver.
Amélia était en train de replonger dans ses pensées quand un visage familier se découpa de la foule. Anita Norwood, parée de sa plus belle toilette, fendit la foule comme un cygne sur l'eau pour les rejoindre. Sa robe, d'une sublime teinte émeraude brillait d'un éclat doré magnifique sous les lumières du plafonnier d'or et de cristal. Ses longs cheveux châtains étaient parés de plumes de paon alors que des joyaux vert pâle pendaient à ses oreilles, faisant ressortir ses beaux yeux couleur mousse.
Derrière elle, Amélia aperçut ses sœurs cadettes, Ilara et Larissa, toutes deux accompagnées de leurs époux et de leurs filles. Le port altier et le regard revêches, elles n'avaient rien à voir avec leur aînée.
Les gamines, habillées des mêmes robes colorées, ressemblaient à des quadruplées écervelées qui chahutaient en courant un peu partout dans le vestibule. Elles observaient d'un œil de lynx les moindres faits et gestes de tout le monde autour d'elles avant de se les répéter comme des conspiratrices et d'exploser de rire. Pourtant, ces petites dames n'étaient pas aussi jeunes qu'elles le laissaient paraître et, quand on y regardait de plus près, il était possible à n'importe quel œil aguerri de remarquer la supercherie. Des années qu'elles buvaient la même potion rajeunissante de peur de vieillir, au grand dam d'Anita qui déplorait le déclin de sa prestigieuse famille.
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Amélia Moonfall - Tome 1 : Le Tueur de Fée
Fantasy. Héritière de l'une des plus grandes familles d'Osha, Amélia se doit d'être irréprochable. Bridée par les règles imposées par sa mère et des codes de la haute société à laquelle elle appartient, la jeune sorcière se sent otage de sa propre exi...