Quelques minutes plus tard, Amélia rangea son sachet de bonbon dans sa poche alors qu'ils parvenaient devant une boutique à l'enseigne rouge et verte tape à l'œil. En la voyant, l'homme-fée paru perplexe et se tourna vers Amélia.
– Les Joyaux d'Aura ?
– Je te l'ai dit, sourit-elle, j'ai une course à faire.
– Chez elle ?
Pour toute réponse, Amélia haussa des épaules et pénétra dans la boutique, Jagger à sa suite. Une petite clochette signala leur entrée.
La pièce était grande, mais pas autant que la confiserie Twinkles. Partout où leurs regards se posaient, Amélia et Jagger ne voyaient plus que colliers, bagues et autres bijoux de toutes beauté. Des parures de toutes les formes et de toute les tailles, ornementées de pierres, de perles ou simplement de fleurs ensorcelées les entouraient. Amélia fut étonné de reconnaître le style champêtre et élégant des fées. À mille lieux des parures classiques et encombrantes des sorcières, celles proposées ici semblaient légères, délicates... magnifiques.
Une femme apparu alors derrière le comptoir de la boutique.
– Que puis-je pour vous les enfants ?
En la voyant, Amélia n'eut aucun doute, il s'agissait bien de Mystia Aura.
De taille moyenne, bien en chair, la sorcière avait un visage rond et une bouche en cœur aux lèvres rouges. Ses yeux marrons étaient un peu trop maquillés et un énorme chignon aux mèches brunes grisonnantes trônait sur le sommet de son crâne. Elle portait une toilette exubérante aux jupons colorés imposants comme seule elle pouvait en porter, parfaitement assorti à une manucure soignée.
Amélia avait entendu beaucoup de rumeurs à son sujet. On disait qu'elle se vantait d'être à la pointe de la mode alors qu'elle n'en suivait aucune et était capable de prendre la mouche pour un rien.
La veille, elle avait de nouveau fait la une du magazine à scandale Les Fous des Folles après une réception mondaine où elle avait fini par se battre avec son hôte, un aristocrate guindé qui avait osé se moquer publiquement du travail de l'une de ses apprenties. Il était de notoriété que Mystia Aura était très protectrice avec les fées qu'elle employait. C'était aussi pour cette raison qu'une grande partie de l'aristocratie de Riverfield l'avait en horreur : elle était celle qui avait été recueilli et élevé par une fée et n'avait aucune honte à le crier sur les toits.
Dans un sens, Amélia l'admirait. Jamais elle n'oserait se lever publiquement contre toute l'aristocratie de la capitale, les Lerouge seraient bien trop contents de pouvoir lui tomber dessus...
– Nom d'une salamandre ! s'exclama soudain la joaillière en observant plus attentivement Jagger. Mais comment es-tu habillé jeune homme ?
– Ah... euh... je vais attendre dehors, fit-il gêné.
– Oh, je ne voulais pas dire ça ! s'exclama la sorcière en rigolant. Viens par ici que je prenne tes mesures, je dois avoir de vieux vêtements à ta taille.
Mystia l'attrapa sans cérémonie par le bras et l'entraina dans l'arrière-boutique sous le regard stupéfait d'Amélia. Jagger eut tout juste le temps de jeter un regard perdu à la sorcière avant de disparaître derrière le rideau bordeaux. Il fallut un moment à Amélia pour réaliser ce qu'il venait de se passer. Elle secoua la tête, remettant ses idées en place et entreprit de les suivre. Et, quand elle traversa l'épais rideau de velours, la jeune fille ouvrit grands les yeux, fascinée.
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Amélia Moonfall - Tome 1 : Le Tueur de Fée
Fantasy. Héritière de l'une des plus grandes familles d'Osha, Amélia se doit d'être irréprochable. Bridée par les règles imposées par sa mère et des codes de la haute société à laquelle elle appartient, la jeune sorcière se sent otage de sa propre exi...