Chapitre 9 : Thé, sorcières et petits gâteaux (1/2)

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     En début d'après-midi le jour suivant, Amélia décida qu'il était grand temps pour elle d'agir. Debout devant son armoire, la jeune fille se mit à fouiller dans ses nombreuses robes à la recherche de quelque chose de simple. Personne ne devait savoir ce qu'elle s'apprêtait à faire, et surtout pas sa mère. Elle osait à peine imaginer les conséquences si Azura venait à apprendre que sa fille se baladait seule dans les rues les plus dangereuses de la capitale !

     Dans le Quartier des Fées, la misère était monnaie courante, elle ne devait pas avoir l'air d'une enfant de la haute société, ce serait bien trop dangereux.

     Son plan était simple dans les faits. Mais Amélia ne pouvait s'empêcher d'être inquiète. Et si on la voyait ? Si on la reconnaissait ?

     La sorcière devait donc être discrète. Pour cela, elle enfila la robe de ville et les bottines les plus sobres qu'elle possédait. Elle releva ses cheveux en une queue de cheval bien serrée et s'observa un moment dans le miroir.

     – Bien, soupira-t-elle. Ça devrait le faire...

     Un dernier coup d'œil dans la glace et elle se tourna vers la porte.

     Amélia quitta sa chambre en silence et parcourut le plus discrètement possible les couloirs du manoir. Une fois parvenue en haut des escaliers donnant sur le hall, la jeune fille ne put s'empêcher de jeter un regard alentour.

     Personne à l'horizon. Parfait.

     Amélia dévala les marches à toute vitesse et se précipita vers la porte d'entrée. Mais alors qu'elle posait les doigts sur sa cape, des bruits de pas derrière elle la firent sursauter.

     – Amélia ?

     L'adolescente se retourna d'un bond, paniquée à l'idée de croiser sa mère. En apercevant Anita Norwood à la place, elle laissa échapper un profond soupir de soulagement. La sorcière se tenait debout à l'entrée de la salle à manger, un plateau de thé et de biscuit dans les mains.

     – Anita... souffla Amélia une main sur le cœur. Tu m'as fait peur.

     – J'ai vu ça, s'amusa la guérisseuse avec un sourire. Dis-moi plutôt, pourquoi filais-tu ainsi en catimini ?

     – Hum...

     Le regard d'Amélia se posa sur sa cape, toujours entre ses mains, qu'elle se dépêcha de remettre à sa place sur le porte-manteau. Anita leva un sourcil interrogateur.

     – Tu ne chercherais quand même pas à me fuir ?

     – Mais non, ricana l'adolescente mal à l'aise.

     La guérisseuse la scruta attentivement, perplexe. Il y eut un long silence gênant puis Amélia se souvint du plateau dans les mains de son amie.

     – Et toi ? questionna-t-elle à brûle-pourpoint. Qu'est-ce que tu fais ici ? Ce n'est pourtant pas le jour de la visite médicale.

     – C'est vrai, admit la sorcière avec un sourire. Ta mère nous a invité à prendre le thé dans l'atrium. Tu veux te joindre à nous ? Je suis sûre qu'Azura en serait ravie.

      Amélia aurait adoré refuser, mais elle sentait, à la manière dont Anita la fixait, qu'elle ne lui en laisserait pas la possibilité. Vaincue, la jeune fille soupira et répondit du bout des lèvres :

     – Eh bien... oui, pourquoi pas ?

     – Parfait ! s'enthousiasma la guérisseuse. Suis-moi, je suis sûre que Rosita et Théodora seront ravies de te revoir.

Amélia Moonfall - Tome 1 : Le Tueur de FéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant