Chapitre 12 : Le journal (1/2)

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     Après un repas plutôt animé où Luvenia ne cessa de pester contre Théodora Gossen avant de rire des exploits d'Azura lors de sa séance de peinture, Amélia s'enferma dans sa chambre. La découverte de ce pendentif dans sa poche n'avait pas arrêté de la hanter durant toute la soirée et elle brûlait d'en découvrir l'origine. La jeune fille était persuadée d'avoir déjà vu le symbole qui y été gravé quelque part... mais où ?

     Tout de suite après avoir retrouvé sa chambre, elle s'était mise à fouiller dans ses livres. Le fait de découvrir l'identité de son mystérieux sauveur ne faisait qu'encourager Amélia dans ses recherches. Elle n'avait pas oublié ce regard à l'étrange teinte turquoise, et rêvait de le revoir.

     Après plus d'une heure à retourner sa bibliothèque et les nombreux ouvrages qu'elle possédait, l'adolescente commença à désespérer. Fouiller dans la bibliothèque du manoir était inutile. Il était bien trop tard et elle craignait de se faire surprendre, surtout par sa mère. Comment lui expliquer, alors, ce qu'elle pouvait bien faire au milieu des livres d'histoire ? Jamais Azura n'avalerait un mensonge aussi grotesque que le soudain et vivace intérêt de sa fille pour l'histoire d'Osha...

     Amélia soupira. Elle s'apprêtait à ranger le désordre qu'elle avait mis quand son regard fut attiré par un livre abandonné dans un coin. Curieuse, et ayant visiblement épuisé ses autres options, elle s'en empara.

     – Les grandes familles d'Osha et leur histoire...

     Voilà qui tombait à pic.

     Amélia feuilleta son livre avec un intérêt renouvelé. Ce vieux manuel était un cadeau de son premier précepteur, un vieil humain qui lui avait appris à lire et à écrire. Passionné d'histoire, il avait été le premier à lui raconter celle d'Aurora. Il avait fini par partir, contraint de quitter Riverfield pour retrouver sa famille à Crytsalburn, la capitale humaine. Mais, avant de s'en aller et pour s'excuser de son départ précipité, il lui avait offert ce livre des familles d'Osha. Il lui avait fait promettre de ne pas en parler à sa mère, qui, il n'en doutait pas, aurait tôt fait de le lui confisquer pour d'obscures raisons. Alors, évidement, Amélia s'était fait une joie de l'accepter et de le cacher.

     Pourtant, et à bien y réfléchir, elle n'y avait encore jamais jeté un œil. Tout de suite après l'avoir ramené au manoir et caché dans un coin, elle était partie jouer avec son frère. Puis, le temps passant, Azura s'était montré de plus en plus oppressante avec ses obligations auxquelles elle conviait constamment Amélia. Le peu de temps libre qu'elle arrivait à avoir, elle le passait avec son frère. Alors, tout naturellement, elle avait fini par l'oublier.

     Et voilà qu'aujourd'hui, alors qu'elle se trouvait dans une impasse, il lui tombait presque du ciel. Amélia se mordit la lèvre en le voyant et remercia silencieusement ce vieux bonhomme fantasque qu'avait été son professeur.

     Malheureusement, Amélia eut beau fouillé parmi les pages jaunies, elle ne trouva rien qui ne ressemble de près ou de loin au blason gravé au dos du pendentif, pas plus que l'inscription qui l'accompagnait. Sorcière, vampire, sylphe, elfe, loup-garou, ondine, même les familles de sirènes y avaient été répertoriés ! Mais rien...

     Rien sur les fées.

     Les fées ?

     En regardant plus attentivement, Amélia se rendit compte qu'il n'y avait vraiment rien sur le peuple féerique dans son livre. Tout juste quelques lignes à la fin, expliquant rapidement qu'il n'y avait aucune information à donner. Pas un chapitre, pas une note sur une grande famille de fée – et Amélia savait qu'il y en avait eu.

     La jeune fille fronça les sourcils, perplexe, et alla regarder la date d'édition du livre.


Amélia Moonfall - Tome 1 : Le Tueur de FéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant