Chapitre 31 : La Naissance d'Aurora

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     – Amélia, tu es prête ?

     – Une petite minute !

     L'adolescente se débattait avec les lacets de sa robe depuis une bonne demi-heure maintenant. Elle se serait bien servit de sa magie pour l'assister mais avec l'excitation qui lui faisait déjà trembler les doigts, elle craignait de se briser les côtes à trop serrer son corset.

     De l'autre côté de la porte, sa mère s'impatientait. Voilà déjà plus d'une heure qu'elle attendait que sa fille daigne enfin se montrer. Au rez-de-chaussée, toute la famille l'attendait.

     Au bout de quelques longues minutes, Amélia émergea enfin de sa chambre.

     – Il était temps, rouspéta Azura les mains sur les hanches.

     Elle observa la jeune fille avec attention, la faisant tourner sur elle-même pour examiner sa tenue. Amélia soupira, exaspérée.

     – Mère, ils nous attendent.

     – Nous avons bien patienté pour toi, une minute de plus ne te tuera pas.

     Amélia sentit le rouge lui monter aux joues et sa mère entreprit d'arranger tous les accros qu'elle pouvait trouver. Relever une mèche par ici, enlever une épingle là, rajuster la manche sur son épaule... Quand elle en vint à lisser les jupons de sa fille, Amélia craqua et s'écarta d'un bond.

     – Nous allons être en retard, plaida-t-elle alors que sa mère se redressait les sourcils froncés.

     Avec un soupire, Azura capitula. Toutes deux se dépêchèrent de retrouver le reste de la famille dans le hall avant de rejoindre le fiacre. Arrivée devant le Théâtre d'Orion, Azura les pressa de se dépêcher.

     – Ils sont déjà tous rentrés, se désolait-elle en relevant ses jupons.

     Amélia fut impressionnée par la vitesse à laquelle sa mère gravit les escaliers du théâtre. Jamais elle n'aurait pu courir ainsi avec de si hauts talons ! Elle se serait sûrement étalée sur les marches avant même d'arriver devant la statue d'Aurora. Azriel resta en retrait. Soutenu par Roman, il ne parvenait pas à suivre le mouvement et finit par être soulevé par son père qui pressa le pas, amusé par l'impatience de sa femme.

     Quand la famille prit enfin place à leur balcon, beaucoup de regards se tournèrent vers eux. Les Moonfall affichèrent un air digne et se contentèrent de patienter à leur tour que la pièce commence.

     Sol s'avança sur la scène. Toujours vêtu de son illusion, il avait toutefois troqué son habit de M. Loyal pour un costume plus excentrique digne des plus grands conteurs. Sa longue veste trainait au sol alors que la dentelle débordait de ses manches. Son si long chapeau haut-de-forme semblait fait en dos de livre et des pages de ces mêmes recueils semblaient flotter tout autour de lui, prenant tantôt une forme d'oiseau, de dragon, de bateau ou de nuages.

     Il tenait à la main un épais volume à la couverture de cuir élimée. Le premier recueil de conte... songea Amélia avec émerveillement. À l'intérieur se trouvait, magnifiquement manuscrit et illustré, les contes d'Osha. La Naissance d'Aurora, Le Guerrier d'Hiver, Le Baron Maudit, Le Bois des Songes, La Tour d'Étoile et tant d'autres... Amélia avait toujours rêvé de pouvoir y jeter un œil, mais Sol refusait à chaque fois. Ce livre était le trésor de sa famille, personne à part lui ne pouvait y toucher.

     – Mesdames et Messieurs, petits et grands, rêveurs et sombres réalistes, je vous souhaite la bienvenue au Théâtre d'Orion !

     Des applaudissements retentirent dans toute la pièce. Amélia ne l'avait pas remarqué en entrant, mais la corbeille était bondée. Les gens s'agglutinaient les uns sur les autres, certains se tenaient debout près de la scène, d'autres assis sur les épaules des plus grands. Amélia remarqua même quelques personnes assises les unes sur les autres.

Amélia Moonfall - Tome 1 : Le Tueur de FéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant