✶ CHAPITRE 17 ✶

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Mise en garde

Les vacances, et ces heures perdues à ne rien faire, devant un écran d’ordinateur ou devant la télévision avec des cookies tout juste sortis du four.

Je vis la nuit, pour dormir le jour. Au grand désespoir de mon père, qui est présent depuis dimanche soir et nous sommes déjà mercredi.

J’aurais pensé voir Luca plus souvent, mais ça fait deux jours que je ne l’ai pas vu. Il travaille d’arrache-pied pour un client désespéré dont la moto de son père récemment décédé ne roule plus. Alors il y met tout son cœur et toute son énergie.

Je passe mes nuits devant des jeux, des films en tout genre tout en parlant avec David en visio avant qu’il ne parte effectuer diverses conneries, mais ce soir il m’a promis qu’il resterait, et qu’on pourrait avoir une conversation sérieuse de plus de quelques minutes

Et quand il emploie ce terme, je ne sais pas à quoi m’attendre.

Il a toujours joué un rôle de grand-frère, se mêlant de ma vie lorsqu’elle déraillait, étant aux petits soins avec moi lorsque j’étais au plus mal et me soutenait quand je n’y croyais plus.

Le matin je dors, jusqu’à midi parfois plus, au grand désespoir de Luca qui attend impatiemment une réponse de ma part aux petits messages qu’il me laisse avant sa journée de travail. Et entendre ses messages vocaux au réveil me fait sourire, mais surtout ça me fait du bien, car il me manque.

C’est horrible cette sensation de vide, sans jamais savoir comment la combler. Le manque de son contact, de sa chaleur de son odeur. Je ressemble à une camée qui attend sa dose et qui ne pense qu’à ça, jour et nuit au point de perdre l’appétit et de sauter des repas.

Si Luca savait ça, il me ferait avaler trois repas en un seul.

- Lily vient manger ! S’époumone mon père pour que je vienne dîner

Je pose mon crayon, puis range ma feuille sur laquelle je commerçais un croquis portant les traits de celui qui me hante.

Le repas se fait dans un calme olympien. Mon père n’est pas bavard et c’est bien l’un des seuls trais de caractère dont j’ai hérité de lui, ça et son don pour le dessin. C’est lui qui m’a donné envie de me surpasser, de faire mieux que lui et aujourd’hui, mon niveau est bien supérieur au sien.

Il n’a jamais été un père exemplaire non plus, du moins je n’ai pas énormément de bons souvenirs qui me viennent en tête. Je n’ai jamais rien partagé avec lui, pas de balade, pas de loisir, rien.

Il est loin d’être affectueux également. Les câlins, il ne connaît pas, les réveils en douceur n’ont jamais existé avec lui. Je n’ai jamais reçu le moindre geste affectif de sa part. Contrairement à ma mère qui ne pouvait pas passer un seul jour sans me faire un bisou, qui, chaque soir venait me border jusqu’à mon entée au collège et même après, ça lui arrivait encore de temps en temps, et moi je l’attendais avec impatience.

Elle me manque. Il faudrait que j’en profite pour la voir pendant ces vacances.

Après le repas, je nettoie la table et mets l’ensemble des assiettes et des couverts dans le lave-vaisselle avant de le mettre en route tandis que mon père est parti sortir le chien avant qu’il ne parte chez sa cruche.

Bon, ce soir ça ne me dérange absolument pas qu’il ne soit pas là étant donné que je risque de parler avec David d’un certain sujet que je n’ai pas envie d’ébruiter

Luca…

Si notre relation, et je l’espère, dure. Il va bien falloir que je l’annonce à mes parents. Ils sont en droit de savoir que leur fille est heureuse avec un homme.

Toi & Moi (Jusqu'aux étoiles) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant