✶ CHAPITRE 31 ✶

21 4 12
                                    

Aussi fragile qu'un château de cartes

Les semaines ont défilé, puis les mois depuis cette virée à moto que je n'oublierai jamais. Même s'il y en a eu d'autres et qu'il y en aura encore des tonnes.

Noël était passé. Cette année, je l'avais fait avec ma mère. Il était hors de question pour moi que j'aille le fêter loin d'elle. Ça faisait tellement longtemps que j'attendais ce jour. J'avais été pire qu'une enfant, pour son plus grand plaisir. Ma grand-mère était venue ainsi que mon oncle et mon frère, sans sa copine.

Je ne comprendrais jamais leur couple. Ils vivent ensemble, mais elle ne voulait jamais fêter les fêtes de fin d'année loin de sa famille. C'est compréhensible, mais dans un couple, il faut savoir faire des concessions pour le bonheur de l'autre.

De mon côté, je m'apprêtais à retrouver Luca dès qu'il rentrerait de chez ses parents. Nous avions prévu de passer le nouvel an tous les deux et j'avais hâte.

J'étais tellement impatiente qu'il ouvre son cadeau. Cette fameuse paire de chaussures, conçue exprès pour les motards, qui m'avait coûtée un rein. Mais pour lui, rien était trop beau ou trop cher.

Mais je voulais surtout rattraper tout ce temps perdu loin de lui. Parfois, nous passions deux semaines sans se voir. Il y avait les appels, ou même les SMS, mais c'était totalement différent. J'avais besoin de ressentir sa présence, de le toucher et de le serrer contre moi.

On vivait clairement mal la situation, ça nous arrivait de nous disputer pour cette raison et bien d'autres. Mais je savais que c'était le manque qui parlait pour nous, car dès que nous étions ensemble, on oubliait tout.

Pour la semaine qui suivait Noël, je la passais chez mon père. L'appartement était vide mais ce silence ne me gênait pas, au contraire, il était devenu plaisant. Ça lui était égal que je passe quelques jours ici et son absence ne me dérangeait pas non plus.

Après une grasse matinée plus que mérité, j'allumais mon ordinateur pour mettre en route messanger dans l'espoir de voir un fantôme.

Ça faisait plusieurs semaines que David ne s'était pas connecté et malgré mes nombreux messages restés sans réponse, je n'avais pas perdu espoir.

Et j'avais eu raison d'y croire.

Sans perdre une seule seconde, mais aussi par peur que son nom disparaisse, je cliquais dessus afin de lancer une conversation vidéo. Chose qu'il accepta pour mon plus grand plaisir.

- Salut Lily

Quoi ? C'est tout ce que tu trouves à me dire après cinq semaines d'absence !

Je m'arme de mon plus beau sourire avant de lui répondre :

-Tu vas bien ? Tu sais que tu m'as manqué ?

Mon semblant de joie de vivre n'a pas l'air d'être communiquant puisqu'il reste impassible face à ma mine joyeuse.

- Je suis désolé, j'ai dû m'absenter.

Je le vois s'affaler davantage sur sa chaise. Il a l'air fatigué, mais surtout à l'opposé de ce qu'il est d'habitude.

- Qu'est-ce qui t'arrive ?

- Je n'ai pas envie d'en parler.

Sa réponse me jette un froid polaire. Lui qui s'est toujours confié même lorsque c'était important.

- Tu sais que je serais toujours là ?

- Ouais, je sais.

Il répond en trifouillant son téléphone portable, sans même oser me regarder à travers cette simple caméra. Rendez-moi le David joyeux s'il vous plaît, merde !

Toi & Moi (Jusqu'aux étoiles) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant