Toi & Moi (Jusqu'aux étoiles)

✶ CHAPITRE 42 ✶

Un pari sous tension

Les flocons étaient tombés puis avaient fondus laissant place aux bourgeonnements des cerisiers. Puis les pétales de leurs fleurs se sont envolés au gré du vent, au profit d’un soleil somptueux aux portes de l’été.

L’année scolaire était terminée, enfin, il me restait quelques jours pour peaufiner mon rapport de stage avant de l’envoyer par mail à ma prof principale. Et c’est ainsi que je me retrouvais dans le garage mon ordinateur portable devant moi pendant que Luca reparaît une nouvelle moto à quelque mètres de moi.

12 pages. Elle voulait 12 pages. J’aurai pu mettre la taille de mon texte sur 15, mais à quoi ça m’aurait servi ? Le travail que j’avais effectué là-bas avait été génial et je n’avais pas vu les quatre semaines défiler. Mais ce n’est pas pour autant que j’en ferais mon métier. Car j’avais déjà ma petite idée en tête, que je nourrissais petit à petit dans l’espoir que ça se concrétise une fois l’obtention de mon bac.

J’écrivais les multiples tâches effectuées et ce que ça m’avait apporté.

C'est à dire beaucoup et rien à la fois.

- Lily ? Prononce quelqu’un d’une voix lointaine qui me rappelais vaguement quelque chose. Mais qui ?

Je levais les yeux, un peu agacée qu’on vienne m’interrompre en plein milieu d’un paragraphe.

- Monsieur Conti ? M’étonné-je dans un premier temps.

Je me rappelais parfaitement de sa passion pour les motos d’où sa probable présence ici. Ça me faisait bizarre de le retrouver, mais surtout je me sentais mal parce que je n’avais jamais pris le temps de le contacter d’une quelconque manière pour le remercier de l’avoir aidée, sachant que sans lui j’aurai probablement loupé mon année alors que c’était tout le contraire qui s’était produit.

- En personne ! Comment s’est passée ton année ?

-Très bien, grâce à vous. Merci.

Mais c’était désormais chose faite. J’avais eu de très bons résultats toutes matières confondues, même en espagnol. Ce qui était un véritable pied de nez envers la direction qui m’avait refusée l’opportunité d’apprendre cette langue.

- Tu as eu raison de quitter cette classe tu sais ? Parce qu’elle était vraiment infernale, j’ai jamais vu ça de la part d’élèves de première. Ça m'a rendu dingue.

Est-ce que ça m’étonnait ? Pas du tout. Je l’avais même pressenti dès mon arrivée parmi mes camarades tous autant perturbateurs les uns que les autres. Et j’espérais sincèrement qu’ils avaient tous foiré leur année et leur épreuve de français.

- Ennio ! Intervient Luca. Tu n’imagines pas à quel point ta moto me soûle.

C’était donc sur la sienne qu’il travaillait depuis deux jours entiers. Et j’avais parfaitement deviné que cette bécane lui donnait du fil à retordre vu le nombre d’injures qu’il débitait à la minute. Un vrai spectacle vraiment divertissant. Surtout durant un après-midi studieux.

- Je t’avais prévenu, heureusement que j’ai celle de mon père pour pouvoir rouler !

- Encore grâce à moi. Dit-il fièrement, la tête haute.

Et tes chevilles, mon bonhomme, elles vont bien ?

Je pouffe un instant. Mais Luca n’en démordit pas une seconde, fière de ses prouesses. Et il pouvait l’être, parce qu’il était vraiment doué.

- Qu’est-ce qu’il a le petit ange. Me gronde-t-il. Je te rappelle que tu as ton rapport de stage à finir pour vendredi matin et qu'on est déjà mercredi après-midi. Donc, au travail.