Samuel Perez
-Nous avons tous des versets que nous citons régulièrement. Mais sommes-nous sûrs de bien les comprendre ? Le sens que nous leur donnons correspond-il à l'intention du Saint-Esprit ?
-Tenir compte du contexte, voilà le leitmotiv de cet ouvrage.
-Ils examinaient chaque jour les Écritures pour voir si ce qu'on leur disait était exact. Actes 17 :11.
-Combien de chrétiens, bien intentionnés, ont promis, versets à l'appui, la guérison du cancer pour un frère ? Combien de chrétiens, bien intentionnés, ont promis verset à l'appui le conjoint tant espéré pour un frère ? Ont promis le salut à celui qui ouvre simplement la porte à Jésus ?
-Avant d'en arriver là, nous devons nous rappeler que le fils de Dieu lui-même a utilisé des versets dans leur contexte. Le récit de la tentation de Jésus nous apporte un bon éclairage sur le sujet. Nous pouvons assister à une joute verbale ou chaque protagoniste utilise des versets comme nous pouvons parfois le pratiquer maladroitement pour nous autojustifier, pour prouver que nous avons raison ou simplement étaler nos connaissances. Ce passage comporte quatre citations de l'Ancien Testament : trois de Jésus en réponse au séducteur et une du diable pour tenter Jésus.
1. Déjà la première réplique de Jésus provient des Écritures : « il est écrit : l'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »
La source de ce verset se trouve en Deutéronome 8 :3, et correspond, à un temps de mise à l'épreuve du peuple dans le désert. Ce dernier doit être humilié, éprouvé et souffrir de la faim pour réaliser combien il doit dépendre de ce qui sort de la bouche de Dieu.
2. La deuxième réplique de Jésus consiste de nouveau en une parole de l'Écriture : « Il est aussi écrit : Tu ne provoqueras pas le Seigneur, ton Dieu. » Cette citation provient de Deutéronome 6 : 16 : « Vous ne provoquerez pas l'Éternel, votre Dieu, comme vous l'avez fait à Massa. » Ici encore, le contexte est très ressemblant. Les hommes font preuve de défiance à l'égard de Dieu. Ils vont le tester afin qu'il prouve sa présence réelle « au milieu d'eux » Exode 17 :7, et surtout s'il est capable de leur dresser ne table au désert pour satisfaire leurs besoins.
3. « Retire-toi, Satan ! En effet, il est écrit : « C'est le Seigneur, ton Dieu, que tu adoreras et c'est lui seul que tu serviras. »
Cette répartie correspond au texte de Deutéronome 6 :13 qui déclare que seul Yahvé est digne de cette adoration.
4. « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas ! En effet, il est écrit : Il donnera des ordres à ses anges à ton sujet et ils te porteront sur les mains, de peur que ton pied ne heure une pierre. » Satan cite littéralement le psaume 91 :11-12 mais en omettant par mauvaise foi, la deuxième partie du verset 11 pour te garder dans toutes tes voies. Ainsi, il ne s'agit naturellement pas d'une incitation à faire du base-jump sans parachute, mais bel et bien de la protection fidèle de Dieu. Une tentative de faire dire au texte ce qu'il ne dit pas est sans incidence pour le Fils de Dieu, mais ce n'est malheureusement pas toujours le cas pour les humains.
-MATTHIEU 18 :20 Ce verset communique à tort que la présence de Dieu est conditionnée au nombre de personnes présentes. Elle sous-entend que Dieu écoute davantage les prières formulées en groupe. Ce texte affirme plutôt avec solennité que le Seigneur accompagne de son approbation les décisions de l'Église relatives à l'excommunication de l'un de ses membres, lorsque ce processus est juste. Le chrétien est le temps du Seigneur, il n'a jamais à demander ni à vérifier sa présence, ni à la conditionner à la présence d'autrui. Dieu est présent auprès de celui qui prie seul ou en groupe. Plutôt que de nous appuyer sur Matthieu 18 :20 nous devrions confesser avec joie et avec foi que le Seigneur est avec nous tous les jours, jusqu'à la fin du monde Matthieu 28 :20. Jésus le juste juge n'observe pas de loin un processus de discipline au sein de son Église. Il estime que c'est une fonction essentielle pour le maintien de la pureté de l'Église. Le Seigner est vraiment présent au milieu d'eux pour constater le mal et pour qu'il soit pris en compte dans l'assemblée.