Jamel Attar
-Comme tout enfant dans un pays musulman, j'ai vite été encouragé à dire la shahada, la confession de foi : « J'atteste qu'il n'y a de Dieu qu'Allah et que Mohamed est son envoyé. » J'aimais répéter cette profession de foi, ce qui faisait de moi un musulman.
-Il n'était pas nécessaire pour ma famille de m'obliger à jeûner : c'est moi qui ai voulu le faire dès l'âge de sept ans. C'est aussi pendant ce mois sacré que j'ai découvert ce que veut dire faire la prière rituelle. J'ai donc compris très tôt que la religion était un ensemble d'obligations à accomplir pour plaire à Dieu et mériter son pardon.
-Les cinq piliers : la shahada, la prière cinq fois par jour, le jeûne du ramadan, la dîme, le pèlerinage à la Mecque. D'autres encore m'apprenaient ce qu'était la prière, comment la faire, à quels moments de la journée, dans quelle direction me tourner, quels passages du Coran utiliser... Ils m'ont aussi enseigné comment faire les ablutions, quelles étaient les règles à respecter pour être e état de pureté...
-Lui soit accolée la fameuse expression : « Que Dieu le soutienne de sa prière et lui accorde la paix. »
-Hadiths, consacrés aux paroles que Mohamed avait prononcées et aux actes qu'il avait accomplis, même les plus anodins, ils abordaient aussi des questions plus ardues et plus sérieuses et commentaient le Coran. Dans l'incapacité d'acheter les six volumes qui faisaient plus de 2 500 pages, je me contentais d'abrégés et de collections thématiques. Les musulmans reconnaissent en tout six recueils de hadiths. Ils ont trié parmi des millions de propos de Mohamed rapportés par la tradition afin de n'en retenir qu'un petit nombre.
-Je rêvais de pouvoir un jour faire un voyage à la Mecque, lieu saint de l'islam, ce qui constituerait l'expérience suprême pour moi. Ma foi atteindrait alors son apogée, Dieu me pardonnerait tous mes péchés et me permettrait de repartir tout blanc, sans tache. J'étais très exigeant envers moi-même concernant les règles de pureté : je devais très souvent me laver de manière rituelle et être prêt à accomplir la prière. J'étais à la recherche de bonnes œuvres à accomplir afin de compenser le mal que je pouvais faire et de mériter le pardon divin. Ainsi, si je voyais une pierre sur la route, je l'enlevais en me disant que c'était un acte que Dieu inscrirait en ma faveur.
-Jésus lui-même "Jésus fils de Marie dit: ô enfants d'Israël, je suis vraiment le messager d'Allah à vous, confirmateur de ce qui, dans la thora, est antérieur à moi, et annonciateur d'un messager à venir après moi, dont le nom sera ahmad" Ahmad ou Ahmed est l'un des aures noms donnés à Mohamed.
-Dans les Evangiles, jamais Jésus n'annonce la venue de Mohamed. On a cherché par tous les moyens une preuve permettant d'affirmer le contraire, sans jamais y parvenir, il a fallu littéralement disloquer la Bible en l'interprétant très mal et même inventer un évangile, celui de Barnabé, tece écrit au Moyen-Âge censé avoir prédit la venue de Mohamed.
-Orphelin de père avant même de naître, et de mère à l'âge de 6 ans, il était illettré, défaut transformé en une puissante qualité puisqu'il est venu avec le Coran, un livre exceptionnel. Très tôt, il a effectué des voyages avec sa tribu pour le commerce. Jeune homme, il manifestait une grande sagesse, au point qu'un riche femme celle qui allait devenir son épouse lui a demandé de gérer ses affaires, qu'il a fait abondamment fructifier.
-En réalité toutefois, il s'agit d'une pâle imitation de celui que je considère aujourd'hui comme le seul digne d'être imité, le modèle suprême: Jésus-Christ. Il me semble que l'Islam a tout fait pour voler au Christ ses distinctions et les attribuer soit à Mohamed soit au Coran.
-C'est en effet un livre très difficile d'accès. Toutefois, le plus important pour moi comme pour tous ce n'était pas de le comprendre mais simplement de le lire et de l'écouter, car son écoute et sa récitation étaient en elles-mêmes des œuvres récompensées par Dieu. Ce qui compte pour un musulman, ce n'est pas de comprendre le Coran pour en tirer une connaissance de la volonté divine, c'est lui-mêmes en tant que livre "magique".
-J'ai commencé à comprendre que, du point de vue de la Bible, le péché n'est pas une simple transgression de la loi de dieu, qu'on peut effacer par des formules, par des œuvres bonnes ou par des actes rituels. Il était certes une transgression des commandements divins, mais il était aussi beaucoup plus que cela: une rébellion et une offense envers Dieu lui-même, un échec total par rapport au but pour lequel nous avons été créés, à savoir le glorifier. Au lieu donc de rendre gloire à Dieu, nous manifestons, par notre péché, une volonté d'indépendance.