Yohann Tourne
-Il en est de même pour les chrétiens. J'ai souvent rencontré des personnes choquées, voire traumatisées, par des problèmes relationnels et des désaccords au sein de leur Église. Comme si dans une assemblée chrétienne tout devait être uniforme, harmonieux, sans aspérités. Le paradis sur terre n'est pas pour maintenant et que les péripéties que nous vivons les uns avec les autres sont non seulement tout à fait normales dans un monde marqué par le Mal, mais encore voulues par Dieu pour nous éduquer à voir les choses autrement. L'enjeu n'est donc pas d'éviter les incidents interpersonnels, mais de les gérer au mieux.
-D'après la Bible, il les a créés pour qu'ils soient en relation avec Lui, vivre sans Lui n'a aucun sens, c'est littéralement une aliénation.
-"Sans Dieu vous n'êtes rien, alors qu'avec Lui vous êtes importants."
-En Éden, lors de la création. Le principe est très simple: être en communion avec Dieu c'est la vie, lui désobéir c'est la mort.
-La preuve ultime des intentions relationnelles de Dieu, la démonstration de son amour pour ses créatures infidèles, c'est qu'il est venu dans leur environnement devenu crasseux pour y faire lui-même le ménage.
-Le but premier de Dieu, dans l'étape actuelle de son plan, n'est pas de faire de nous des personnes parfaites (même s'il nous fait petit à petit progresser vers la perfection), mais de bons instruments pour faire avancer son règne.
-En fait, l'histoire biblique est truffée d'exemples de serviteurs authentiquement dysfonctionnels que Dieu a appelés, défauts compris, et dont il s'est servi pour faire des merveilles. Finalement, le principal, c'est d'être bouillant pour le Seigneur et de le laisser agir. Les moyens, il finit toujours par les envoyer.
-Dieu se sert de nous à tous les stades de nos maladresses et de nos erreurs autant que de nos qualités pour accomplir son plan... quelle que soit notre maturité.
-Notre état d'esprit quant à l'avancement du règne de Jésus est plus important que notre état de sainteté. Car travailler pour le Royaume aboutira souvent à plus de sainteté, alors qu'être obsédé par la quête de sa propre sainteté fera rarement avancer le Royaume.
-Une qualité cesse d'en être une si elle est utilisée à mauvais escient.
-Nous venons de le voir, la vie chrétienne à l'échelle individuelle est remplie d'incertitudes et de frustrations. Imaginez cela à l'échelle collective. L'Église n'est finalement qu'une somme d'individualités qui n'ont pas encore réglé tous leurs problèmes!
-À noter que Paul ne nie pas que certains chrétiens sont plus déterminants que d'autres. Ce qu'il conteste, c'est l'orgueil qui pousse à se croire tellement indispensable qu'on pense pouvoir être autosuffisant.
-La condition sine qua non pour bien œuvrer au sein de l'Église, c'est donc de se rappeler pourquoi on œuvre, à savoir pour le bien des frères et sœurs.
-Pas besoin d'attendre d'avoir atteint un certain niveau de perfection, pas besoin de chercher à ressembler à quelqu'un d'autre, il faut simplement laisser l'Esprit utiliser les traits de caractère, les compétences, les qualités déjà présentes en nous. On pourrait même dire que nous sommes "prêts à l'emploi" dès notre conversion, le Saint-Esprit nous assignant des tâches et la place adaptées à notre maturité.
-Ensuite, nous avons la confirmation que la personnalité de chacun est forcément irritante. Si chaque membre est utile pour former le corps de Christ, il est tout à fait logique qu'avec tant de différences, des tensions surgissent. Il y a des profils de personnes qui ne s'accordent pas facilement, il y a des styles diamétralement opposés, c'est le prix de la diversité. On peut même dire que nous devrions nous réjouir de tous ces frères et sœurs qui nous énervent, car l'irritation qu'ils provoquent est la preuve même de leur utilité à nos côtés. Ils sont ce que nous ne pouvons pas être, ils font ce que nous ne pouvons pas faire... et ils seront donc bien plus utiles que nous dans certaines situations.