Henri Nouwen
-En réfléchissant à ma propre vie, je me rends compte que les moments de plus grand réconfort et de plus grande consolation ont été les moments où quelqu'un m'a dit: "Je ne peux pas emporter ta douleur, je ne peux pas t'offrir de solution à ton problème, mais je peux te promettre que je ne vais pas te laisser seul et que je vais m'accrocher à toi, aussi longtemps et aussi bien que je le pourrai."
-Par conséquent, guérir signifie d'abord créer un espace vide, mais convivial où ceux qui souffrent peuvent raconter leur histoire à quelqu'un qui peut l'écouter avec une attention véritable.
-L'écoute est une forme très active et extrêmement vive de la pratique du care.
-Par l'écoute, nous découvrons que la relation d'aide ne fait pas la différence entre douleur et douleur partagée.
-Une des choses les plus tragiques de notre époque est que nous sommes plus que jamais informés des douleurs et des souffrances du monde et que, pourtant, nous sommes de moins en moins capables d'y répondre.
-Donner du soin et donner un remède sont deux choses clairement distinctes. Cette vérité est loin d'être évidente, elle ne convient sûrement pas tout à fait à notre société contemporaine qui, en tant que culture, est plus préoccupée de guérir que d'apporter du soin.
-Autant la cure est souhaitable, autant il est possible qu'elle puisse devenir brutale, manipulatrice, et même destructrice si elle ne débouche pas sur le soin. Le soin est compassion. Il affirme la vérité que l'autre personne est mon frère ou ma sœur, humain, mortel et vulnérable comme moi. Souvent nous ne sommes pas en mesure de remédier, mais nous sommes toujours en mesure de prendre soin. Quand le soin est notre première préoccupation, le remède peut ensuite être offert et reçu comme un cadeau.