John Piper
-Considérons en outre la manière dont les Psaumes sont organisés. Ils sont divisés en cinq livres, chacun commençant respectivement par les Psaumes 1, 42, 73 et 90, 107. Très tôt, cette division en cinq livres a été perçue comme un effort conscient d'établir un parallèle entre les Psaumes et les cinq livres de Moïse : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome. Or, ces cinq livres sont communément appelés les « livres de la Loi ».
-Il ne se laisse pas totalement abattre par le découragement ni par d'autres émotions négatives. Non, à la place il choisit de se battre.
- « Je dis à Dieu, mon rocher : Pourquoi m'oublies-tu ? » Dans le verset ci-dessus, e verbe « oublier » est une exagération et le psalmiste le sait bien. Ce qu'il cherche à dire, c'est qu'il a l'impression que Dieu l'a oublié. C'est ce qu'il ressent. Autrement, pourquoi ses ennemis continuent-ils à l'oppresser ? Nous aimerions tous nous montrer calmes et prudents dans notre manière d'exprimer notre découragement, de sorte à ne jamais rien dire de travers ; mais ce n'est pas aussi simple. Bien souvent, dans le tumulte de nos émotions, nous oublions de faire attention à nos mots. Job 6 :26 : « Avez-vous l'intention de blâmer de simples paroles, des mots jetés au vent par un désespéré ? » Les mots de ceux qui souffrent, nous les appelons des « mots pour le vent ». Il ne faut pas les prendre au sérieux, mais les laisser couler, car ils expriment une souffrance et des émotions brutes qui ne sont pas filtrées.
-La deuxième chose que fait le psalmiste au milieu de ses difficultés, c'est de réaffirmer l'amour souverain de Dieu pour lui. Notre psalmiste a beau dire qu'il a l'impression que Dieu l'a oublié, en réalité il ne cesse jamais de croire en la souveraineté absolue de Dieu sur toutes ses adversités. La preuve, c'est qu'il écrit à la fin du verset 8 : « Toutes tes vagues et tous tes flots passent sur moi. » Tes vagues, tes flots. Toutes circonstances agitées, oppressantes ou décourageantes viennent de Dieu. C'est une incroyable vérité que le psalmiste ne perd pas de vue.
-« Le jour, l'Éternel m'accordait sa grâce : la nuit, je chantais ses louanges, j'adressais une prière au Dieu de ma vie. » La nuit, le psalmiste chante à Dieu pour plaider sa propre cause. Ce n'est pas un chant qui déborde d'espérance joyeuse, le psalmiste n'en étant pas encore là. Mais il recherche cette espérance, il recherche cette joie. C'est un chant en faveur de lui-même.
-Certes, ces chants ne débordent pas de joie, mais ils n'en demeurent pas moins des chants ! Ce sont des chants de foi qui ont été façonnés par Dieu
-La quatrième chose que fait le psalmiste pour combattre le découragement, c'est de se prêcher à lui-même. C'est absolument capital pour le combat de la foi !
-Le révérend Martyn Lloyd-Jones l'exprime en ces termes : « Réfléchissons aux pensées qui nous assaillent le matin au réveil. Nous n'avons rien fait pour les susciter mais elles commencent à s'adresser à nous, à rappeler les problèmes de la veille, etc. Quelqu'un nous parle : c'est notre « moi ». Très souvent, la tristesse nous envahit pour une raison essentielle : nous nous écoutons au lieu de nous parler. Revenons au remède du psalmiste. Il s'interpelle au lieu de s'écouter. « Pourquoi t'abas-tu, mon âme ? », me demande-t-il. Son âme l'avait déprimé, dominée. C'est pourquoi il lui parle : « mon âme, écoute un instant, je veux te parler. »
-Le psalmiste soupire après Dieu ! Il a soif de lui comme une biche auprès d'un cours d'eau. Ce qu'il y a de beau dans cette réaction et qui est d'une importance capitale pour nous, c'est que le psalmiste ne soupire pas après la paix dans le danger n après la délivrance de ses ennemis, et encore moins après leur destruction. Non, ce n'est pas après tout cela qu'il soupire. Il le pourrait, bien sûr, et il n'aurait pas tort de le faire. Prier pour la paix ou pour la défaite de ses adversaires peut parfois s'avérer juste. Mais il y a plus important encore : Dieu lui-même.