Derrière les Soleils (JENIFER FANFICTION)

CHAPITRE 5

JENIFER.

Flash-back 2009,

Je n'ai pas envie de monter sur scène. J'angoisse. J'ai peur. Ce n'est pas mon public ce soir, il s'agit d'inconnus qui n'ont pas forcément envie de me voir. Je ne sais même pas pourquoi on m'a lancé dans cette épreuve. Ça fait deux ans que mon dernier album est sorti, je suis un peu tombée aux oubliettes, non ? Mais ça va redorer mon image, la chanteuse pop qui va se montrer à une soirée caritative.

On toque à ma porte et on me dit qu'il ne me reste plus que cinq minutes. Il faut que je quitte cette loge ridicule pour que l'on m'équipe totalement pour que je puisse monter sur scène. Je prends une grande respiration quand le maître de cérémonie dit mon nom et j'arrive sur scène. On m'applaudit, des enfants disent mon nom, ce qui fait naître un sourire sur mes lèvres. Je me place derrière mon micro.

— Bonsoir.

Peu de réactions. Je ne sais pas à quoi je m'attendais. La musique de « Nos futurs » commence et je chante les paroles. Cette chanson me résonne particulièrement ce soir, devant des femmes, des hommes et des enfants qui ont perdu un proche de leur famille. J'en suis limite mal à l'aise, alors je m'applique, sur l'émotion, sur les paroles. Je sais qu'ils la ressentent plus fort que moi ce soir. Alors que cette première chanson se termine, la deuxième commence. Il s'agit de « Nos points communs ». J'ai toujours adoré cette chanson, mais en la chantant, je remarque que peu de gens la connaissent. Les adultes me dévisagent presque. J'en deviendrais tremblante. Assis à une table, un homme me sourit, alors je me focalise sur lui, sur la confiance en moi qu'il me donne juste avec son regard.

Je finis mon passage et je m'éclipse. Dieu merci. Je ne sais pas combien de temps de plus j'aurais tenu. Vraiment, j'avais l'impression de ne pas être la bienvenue.

Maintenant, mon manager veut que j'aille me fondre dans leur masse, mais je sens déjà les regards de haut, les messes-basses. Je ne sais même pas pourquoi j'ai cette impression en plus.

Je finis par sortir de ma loge et je m'avance vers la salle de réception. Je suis ridicule face à tous ces hommes en uniformes militaires, toutes ces femmes dans les mêmes uniformes, ainsi que celles habillées de jolies robes. Deux hommes viennent vers moi, il y a celui qui me souriait tout à l'heure.

— Madame Bartoli, me lance celui qui me semble le plus âgé. Je suis le général Gauthier de l'armée de terre. Et voici le Major Leblanc. Merci d'avoir accepté de venir ce soir.

— C'était un honneur pour moi de chanter sur cette scène. Et ça me fait plaisir de vous rencontrer et de pourquoi pas rencontrer des familles.

— Je pense que vous en rencontrerez ce soir, on connaît quelques enfants qui vous aiment bien par ici. Je vais vous laisser avec le Major Leblanc, il va vous mener à votre table.

— D'accord, merci.

Le général me sourit et m'annonce que si j'ai un problème, je n'ai qu'à le demander et il me laisse avec son collègue. Je crois que j'ai déjà oublié son nom, pourtant c'est écris sur son uniforme. Je souris à celui qu'il nomme Leblanc et il me propose d'avancer à ma table.

— Vous avez de la chance, je suis assis à côté de vous, me lance-t-il.

Super. Bonne nouvelle. Je ne sais pas trop comment prendre cette information. Il a l'air gentil, alors tant mieux. Puis il n'a pas l'air prise de tête, il ne va pas trop m'embêter ce soir.

Il me mène jusqu'à notre table où je m'assois. Nerveuse lorsqu'il s'assoit près de moi, je n'ose parler. Certains militaires passent avec leurs enfants et me saluent. D'autres s'arrêtent pour discuter avec moi. Mais je sens toujours le regard du Major sur moi. Il me déstabilise. Alors qu'une famille s'assoit à notre table, Leblanc m'annonce que le repas va être servi pendant les enchères. La petite me regarde avec plein d'admiration. Je n'arrête pas de lui sourire. Puis son regard me quitte pour qu'elle discute avec son papa, qui maintenant me fixe.