Derrière les Soleils (JENIFER FANFICTION)

CHAPITRE 49

JENIFER,

25 décembre 2018,

Je me suis endormie dès que j'ai reposé mon téléphone ce matin. On m'a réveillé à l'arrivée des infirmières du matin. Puis j'ai somnolé jusqu'au repas. J'ai eu le droit à du liquide, de la purée. C'était mieux que rien. Ils veulent qu'on y aille doucement et je comprends. Après le midi, j'ai encore dormi, car il n'y a que ça a faire. Réveillée à quinze heures trente, je remarque enfin que Raphaël a répondu à mon message de ce matin. Sa réponse date de cinq heures et je ne l'avais pas vu jusqu'à présent. Il m'a envoyé une photo d'Antone. J'ai pleuré. J'ai pleuré parce que j'ai remarqué Coralie sur la photo, ça ne devrait pas être elle avec moi, ça aurait dû être moi.

Les yeux fermés, j'espère ne pas être dérangé. À vrai dire, quand les infirmières rentrent pour prendre de mes nouvelles, ça m'énerve. J'ai envie d'être seule. On frappe à la porte. Je souffle et j'autorise la personne à rentrer puisqu'elle ne le fait pas par elle-même. Je comprends qu'il ne s'agit pas d'une infirmière. Je vois Coralie passée la porte, un bouquet de fleurs à la main. Un large sourire apparaît sur son visage. Elle referme la porte et s'approche de moi.

— Salut toi. Raphaël m'a autorisé à venir te voir à sa place. Il viendra tout à l'heure.

— OK.

— Je t'ai pris des fleurs, j'espère qu'elles te plaisent.

— Elles sont magnifiques.

Pendant que Coralie les pose sur la table à côté de la fenêtre de la chambre, je tousse. Elle revient vers moi, toujours avec un grand sourire. Je pensais qu'elle allait s'asseoir sur la chaise, mais elle reste debout, près du lit.

— Est-ce que je peux te prendre dans mes bras ?

— Oui.

Coralie s'avance vers moi et me prend dans ses bras. Elle me serre fort contre elle. Je l'entends renifler. Je suis désolée de la faire pleurer aussi. Après je pense une ou deux minutes à l'avoir dans mes bras, elle va s'asseoir sur la chaise près du lit.

— Tu m'as fait tellement peur bichette.

— Je suis désolée. Vraiment.

Ma main trouve la sienne et je serre ses doigts contre les miens.

— Désolée Coralie.

En la regardant, je remarque qu'elle recommence à pleurer. Je ne veux pas la voir pleurer. Pas elle.

— Je suis désolée Jen. J'aurais dû.

— Faire quoi ?

— Venir dans ta maison quand tu n'es pas venue à la répétition. J'ai prévenu Raphaël, il est revenu de son rendez-vous en urgence. Mais moi j'étais plus proche de toi, j'aurai dû venir.

— Arrête.

— Non. Raphaël m'a dit que j'avais pas les clés donc ça ne servait à rien, j'aurais dû quand même venir. La porte n'était pas fermée à clés, on en serait sûrement pas là.

— Coralie, c'est de ma faute, pas de la tienne. Ça n'aurait rien changé.

— Si, je suis sûre que si.

— Arrête de pleurer, s'il te plaît.

— D'accord, j'arrête, j'arrête.

Je rigole nerveusement. Elle essuie ses larmes et se reprend.

— Je sais qu'on ne revient pas en arrière Jenifer, mais... Tu aurais dû m'en parler de tout ça.

— Je ne pouvais pas.