CHAPITRE 19

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JENIFER,

31 octobre 2018,

Ça caille dehors. On est début novembre et ça a déjà gelé ce matin. Je regarde par la baie vitrée et quand je me dis que dans dix minutes nous devrons être dehors, j'ai des frissons qui parcourent mon corps. Raphaël pose sa main sur mon épaule et il dépose un baiser sur ma nuque. Une nouvelle fois, je frissonne.

— Ça va ?

— T'es sûr qu'on doit aller dehors ? Je sens qu'il va se mettre à pleuvoir en plus.

— Pauvre chérie, tes cheveux vont friser, c'est ça ?

— Non, mais c'est nul, on va attraper la crève.

Il passe sa main sur ma clavicule et pose sa tête sur la mienne.

— J'avoue que le temps est pourris princesse.

— Oui.

On est dérangé par Antone qui arrive en courant, habillé avec son maillot de foot du club sur le dos, son short, ses chaussures de sport et son sac de sport à la main.

— On peut y aller ? Nous demande-t-il.

— Aller on y va, dis-je.

J'aide Raphaël à enfiler son manteau, je mets le mien et je prends même mon écharpe. Je vais avoir trop froid dehors. Si on m'avait dit que c'était ça être mère, devoir aller se cailler les fesses au stade de foot pour voir son môme marquer un but, je n'aurais pas signé. Je vérifie que tout le monde soit prêt et on monte en voiture.

Tous les mardis et les jeudis, Antone a un entraînement de football et généralement, il a match le samedi ou le dimanche. Nous sommes samedi, un jour où le temps est bien pourri et il a match. Ça fait longtemps que nous ne sommes pas allés le voir jouer tous les deux avec Raphaël. Il a hâte. Moi aussi j'ai hâte, car ça me fait plaisir de voir tous ces enfants qui s'amusent. Ils ont l'innocence que la vie adulte nous prend. J'aimerais tellement retrouver cette innocence aussi. En plus, par chance, Yann est l'entraîneur, c'est parfait.

On arrive au stade, je me gare et on descend de la voiture. Antone retrouve ses copains et je le vois filer jusqu'au terrain. De loin, je le surveille, mais je sais que là, il ne risque plus rien. On s'approche du terrain. Yann vient vers nous.

— Salut vous deux ! Comment vous allez ?

— La prochaine fois, fais jouer Antone un jour de beau temps, me plaignis-je.

— Elle râle depuis ce matin, ronchonne Raphaël.

— Je reconnais bien ma sœur. Emeline est là aussi, je ne sais pas où elle est. Sûrement avec les enfants.

— Elle viendra nous voir après.

D'ailleurs Yann s'en va pour s'occuper des petits et je me colle contre Raphaël. Ce n'est pas possible d'avoir froid comme j'ai froid. J'aurais dû m'acheter une bouillotte.

— Tu trembles Jeni, rit Raphaël. Tu n'es pas prête pour l'hiver.

— Ça c'est sûr. Je vais rentrer en Corse pour hiberner un peu.

Il éclate de rire et je lève la tête vers lui pour lui sourire. Emeline vient vers nous et nous salue.

— Jen, ton album ! Je l'ai écouté, il est super ! J'ai hâte de venir te voir en concert !

— Merci. C'est très gentil de ta part.

— Raphaël, tu peux être fier de ta femme !

— Ne t'inquiète pas, je le suis, répond mon mari.

Derrière les Soleils (JENIFER FANFICTION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant