CHAPITRE 28

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JENIFER

5 novembre 2018,

Raphaël a les yeux qui se ferment tout seuls alors qu'il est debout. Je veille à ce qu'il ne tombe pas d'un coup. Nous venons de rentrer sur Paris. J'ai souhaité qu'il rentre à la maison, je n'avais qu'un aller-retour à faire, pour qu'il se repose, mais il a insisté pour venir chercher Antone avec moi. J'ai hâte de revoir mon fils. J'ai hâte de lui montrer son papa en bonne santé, avec un bras qui ne nous posera plus problème à présent, même s'il y a de la rééducation à faire. D'ailleurs, Raphaël commence demain. J'ai l'impression de voir le bout du tunnel dans toute cette histoire. On s'en sort enfin.

Alors que je suis dans mes pensées, je ne fais même pas attention aux enfants qui sortent de l'école. C'est Raphaël qui se redresse pour se mettre bien sur ses jambes qui me fait revenir à la réalité. Je lève mon regard sur la porte d'entrée et je vois mon garçon sortir après tous les autres. Il nous voit et accélère sa marche. Il vient impacter son père qui se met à rire.

— Comment ça va mon champion ?

— Trop bien, vous êtes là !

— Bien sûr qu'on est là. Désolé pour notre absence. Mais promis, maintenant, moi, en tout cas, je ne pars plus.

— Je n'irai plus chez tonton Yann ?

— Pour le moment, non.

Pourquoi demande-t-il ça ? Pour rien en particulier, ça doit juste le soûler de voir plus souvent son oncle que ses parents. Je pense aussi qu'il n'aura plus besoin d'aller chez mon frère, ça va aussi le faire souffler un peu Yann. Il va pouvoir s'occuper de lui et de son envie d'avoir un enfant avec Emeline. Je le sais, c'est parfois compliqué d'avoir une vie intime avec un enfant dans les parages, Antone a toujours, mais alors toujours, le chic de se pointer dans notre chambre quand il ne faut pas.

— On rentre à la maison ?

— Oui !

Raphaël porte toujours son bras en écharpe, mais son autre main est prise par celle d'Antone. Je remarque qu'il ne m'a même pas saluer. Tant pis. Avec notre dernière conversation, peut-être qu'il ne veut pas, ce que je peux comprendre. On remonte jusqu'à la voiture où je vérifie l'installation d'Antone dans son siège. D'un coup, il me prend dans ses bras. Près de mon oreille, il chuchote.

— Je t'aime maman.

Je souris à ses mots. Je l'aime terriblement aussi. J'embrasse sa joue.

— Je t'aime aussi mon champion. C'est fini tout ça.

Il frissonne à ma phrase. Je le regarde dans les yeux et embrasse le bout de son nez avant d'aller du côté conducteur.

On rentre, Antone raconte vaguement sa journée. En tout cas, il n'arrête pas de demander à son père s'il va bien et Raphaël lui assure que oui, il va bien. Je me gare devant la maison, Antone se détache dès que le moteur est arrêté et il ouvre la portière. Son père va l'aider et je vais ouvrir la maison. Les garçons rentrent pendant que je retourne à la voiture pour prendre nos sacs, à Raphaël et moi. Antone sort de la maison et court vers moi.

— Attends maman, je vais t'aider.

— Tu es sûre ? C'est lourd mon grand.

— Non, donne.

Je lui donne mon sac, qui est moins lourd que celui de son père et fièrement, Antone retourne à la maison. Quand je le rejoins, il pose le sac par terre et souffle.

— Il est plus lourd que mon cartable, se plaint-il.

— Merci Antone. Je vais m'occuper de les monter. Si tu veux, tu n'as qu'à goûter. Il doit rester des gâteaux dans le placard.

Derrière les Soleils (JENIFER FANFICTION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant