Derrière les Soleils (JENIFER FANFICTION)

CHAPITRE 55

RAPHAËL,

17 janvier 2019,

Les doigts de Jen n'arrêtent pas de parcourir mon dos. Elle croit qu'elle ne me dérange pas, pourtant, dès qu'elle a commencé, elle m'a réveillé. Mais c'est agréable de sentir ce contact, alors, je lui fais croire que je dors toujours. Quelques fois, j'ai des frissons à sentir sa main. Elle m'a énormément manqué.

Hier soir, c'était particulier. Je l'ai vu toujours aussi mal et je n'ai pas su comment agir avec elle. J'ai essayé d'avoir des mots rassurants, mais j'ai l'impression qu'elle ne me croit pas. Je lui ai fait l'amour, mais elle semblait ailleurs. Une bonne chose dans cette histoire, elle ne m'a pas repoussé. Avant qu'elle ne parte à l'hôpital, je ne pouvais plus la toucher, elle refusait de sentir mes mains sur son corps. Elle a déjà avancé. Mais ça me rend pas bien de la savoir toujours aussi bas. Je sais que revenir ici la rend mal à l'aise, mais je ne peux rien faire pour l'instant, c'est chez nous ici.

La porte de la chambre s'ouvre et Jenifer se redresse, sa main contre sa poitrine pour que la couette ne la dénude pas.

— Coucou Antone, qu'est-ce que tu fais là ? Lance-t-elle en chuchotant.

— Je suis venu voir si tu étais parti.

Même si elle est à côté de moi, je sens son corps se tendre aux mots de notre fils. Je crois que le mien se tend aussi. C'est si douloureux de l'entendre dire ça. Jen met quelques secondes à lui répondre.

— Non, je suis encore là mon grand. Je ne vais plus partir, tu le sais.

— Je peux venir avec vous dans le lit ?

— Non.

C'est sec la façon dont elle lui répond. J'imagine bien Antone baissé la tête face au haussement de ton de sa mère. Mais il ne faut pas qu'il le prenne mal, c'est simplement parce que nous nous sommes pas rhabillé hier soir. J'ai aimé l'avoir nue à côté de moi, ça m'avait manqué. Même quand elle allait bien, avant, on remettait toujours des vêtements parce qu'Antone aimait bien venir avec nous le matin, surtout le week-end.

— Papa dort, il ne faudrait pas qu'on le réveille, explique Jen.

— Mais, je serai discret.

— Non Antone, descend, j'arrive.

— D'accord.

J'entends mon fils souffler et ses pas s'éloignent. Il descend l'escalier et Jenifer se couche à côté de moi. Je me décide à la regarder.

— Papa dort, dis-je doucement, cette excuse toute pourri, même lui n'y a pas cru.

— Tu voulais que je dise quoi Raph ? Désolé, on est complètement nu, il ne faudrait pas que tu nous voies comme ça, car ça ne se fait pas.

Je ris. Elle aussi rit. Je me redresse et viens me mettre au-dessus d'elle. Elle remet correctement la couverture sur nous pendant que mes lèvres embrassent son visage, puis ses lèvres.

— Tu as mal dormi cette nuit Jen.

— Je sais. Je suis désolée si je t'ai dérangé. Je ne voulais pas.

— Tu ne m'as pas dérangé, ne t'inquiète pas. Tu vas bien ?

— Je ne sais pas. Mais ne t'inquiète pas pour moi.

C'est impossible de ne pas m'inquiéter pour elle, surtout maintenant. J'aurais trop peur qu'elle sombre à nouveau sans que je le voie. Ses bras m'entourent et elle me tient plus proche d'elle.

— Est-ce que je t'ai déjà dit à quel point je t'aime Raphaël ?

— Sûrement, mais c'est toujours plaisant à entendre.