Derrière les Soleils (JENIFER FANFICTION)

CHAPITRE 25

JENIFER

3 novembre 2018,

Raphaël m'a donné l'adresse de son hôtel, un taxi me dépose devant. Je m'engouffre dans le bâtiment et je monte dans l'ascenseur qui me mène à sa chambre. Devant la porte, je n'ose entrer. Je sais qu'il m'attend, on a discuté par message quand j'étais dans le train. J'ai aussi parlé avec Yann qui m'a assuré qu'Antone s'est rendormis paisiblement avec Emeline. Je suis plus soulagée. Je frappe finalement à la porte de la chambre de Raphaël et il me dit d'entrer. Dès que j'ai refermé la porte derrière moi, je le sens se lever du lit sur lequel il était assis pour venir me prendre dans ses bras. Est-ce que mon état est si pitoyable que ça ? Qu'en quelques secondes, le regard sur moi, il a senti que ça n'allait pas. S'il a senti ça, il est fort, même si c'est totalement la vérité. Je ne vais pas bien. Dans le train, je me suis permise de pleurer, avec Raphaël, je m'étais promis de rester forte, mais je n'y arrive pas.

— Je suis là ma belle.

— Moi aussi.

Mes mains s'accrochent à son tee-shirt dans son dos. De sa main valide, il relève mon visage vers le sien et vient m'embrasser.

— Antone me déteste.

— Tu sais que c'est faux. Il t'adore.

— Je te jure qu'il me hait.

— Laisse-moi en douter.

Il sourit et ça me réchauffe le cœur. Je suis heureuse de l'avoir retrouvé. Même, je suis contente de le voir sourire, mais si je suis sûre qu'il se force. Il me mène jusqu'au lit où il se couche et où je me love contre lui. De son bras valide, il me garde contre lui.

— Jen ?

— Oui ?

— Je peux te poser une question ?

— Bien sûr !

— Si je suis paralysé du bras, tu m'aimeras encore ? Me demande-t-il la voix remplie de larmes.

J'arrive à me décaler de lui. Je me redresse et je pose ma main sur son visage.

— Chéri. Bien sûr que je t'aimerai encore. Pourquoi tu me demandes ça ?

— Je ne sais pas. Ça va faire plein de changements dans nos vies, je ne veux pas être un fardeau pour toi.

— Ecoute-moi bien Raphaël Leblanc, dis-je en le regardant droit dans les yeux. Jamais tu ne seras un fardeau pour moi. Jamais je ne te laisserais tomber et encore moins pour ton bras. Je t'aime énormément. Peu importe les épreuves de la vie, je t'aimerai. Je n'ai aimé que toi.

— Tu sais pas faire sans moi, me lance-t-il.

— Tu as raison. Je ne saurais pas faire sans toi. Pas parce que je n'ai pas connu d'autres hommes, mais parce que je suis habituée à vivre avec toi, à me réveiller le matin à tes côtés, à voir ton sourire. Ça fait neuf ans qu'on est ensemble chéri. Le jour de notre mariage, je t'ai dit que je voulais mourir à tes côtés et aujourd'hui, je le pense encore. Je veux mourir à tes côtés Raphaël, parce que je t'aime.

— J'ai bien fait de t'inviter à danser le jour de notre rencontre, dit-il en riant.

— J'ai surtout bien fait de vouloir d'autres cours de danse.

— Dire que je ne t'ai jamais remplacé à un concert.

J'éclate de rire et le souvenir de notre première rencontre se rejoue dans mon esprit. Depuis neuf ans, sur trois tournées, il m'a soûlé pour venir chanter à ma place sur l'un de mes concerts, j'ai toujours refusé. Lui aurait été mort de rire, mais je doute que mon public aurait compris la vanne.