CHAPITRE 24

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JENIFER,

3 novembre 2018,

J'ai autorisé Antone à dormir avec moi cette nuit. Je crois qu'il en avait envie. Mais je pense surtout que j'avais besoin de ne pas dormir seule ce soir. Avoir mon fils près de moi m'est toujours bénéfique. Je me sens toujours mieux quand je l'entends respirer à côté de moi, quand je vois son doux visage dormir paisiblement. Cette nuit, s'il fait un cauchemar il n'a pas à m'appeler, ni même à pleurer. Dès son réveil, je serais là, les yeux bien ouverts, prête à le prendre dans mes bras dès qu'il me regardera.

Antone est tout ce que j'ai dans ma vie. Je crois que je pourrais tout perdre, mais s'il est là, alors je m'en remettrai, pour lui en tout cas. Quand je le vois heureux, je m'en fiche de la musique. Je donnerai tout pour qu'il soit heureux éternellement. Je donnerai tout aussi pour qu'il ait une vie normale. Cependant je me suis lancée dans ce nouvel album, dans cette tournée qui ne va pas tarder à arriver, mars 2019 n'est pas si loin. Ce sera encore une année dure pour lui, mais promis, après tout ça, j'arrête. Je m'occupe exclusivement de lui et si j'ai le temps, la possibilité, je ferais de la musique.

Je tourne la tête vers mon portable lorsqu'il se met à sonner. Le volume n'est pas fort, c'est fait exprès, je ne voulais pas réveiller brusquement Antone. De toute manière, je savais que je n'allais pas dormir cette nuit. Il est très tôt quand je vois l'heure qu'il est. Je souffle en me levant du lit. Je borde mon fils pour qu'il n'ait pas froid, bien qu'il risque d'avoir trop chaud. Je m'échappe jusqu'à la salle de bain où je me prépare. Le train est dans deux heures, à quatre heures. Je prépare ensuite mes affaires pour quelques jours et celles d'Antone. Dans le froid, je mets nos sacs dans le coffre de la voiture et je remonte à ma chambre. Mon garçon dort encore. Bien sûr, à deux heures trente, un enfant de son âge dort encore. Même si souvent, il s'est amusé à me réveiller de bonne heure à une certaine époque. Je m'allonge près de lui et doucement je caresse son visage dans l'espoir de le réveiller. Je ne sais jamais comment m'y prendre pour réveiller les gens, surtout sans les brusquer. Je me souviens d'une fois où j'ai réveillé Raphaël en lui sautant dessus alors qu'il dormait dans notre lit. Je crois que je lui ai offert, ce jour-là, le pire des réveils. On en rigole aujourd'hui, mais je m'en suis terriblement voulu à l'époque. Antone ouvre difficilement les yeux.

— Coucou toi, murmuré-je.

Il ouvre de plus en plus ses yeux et s'étire.

— Je sais qu'il est tôt, mais il faut qu'on y aille.

— Où ?

— Chez tonton, tu te rappelles, je te l'ai dit hier soir.

Il referme ses yeux et souffle. Je viens poser ma tête près de la sienne. Il sourit.

— Aller champion.

— Je peux pas venir maman ? Demande-t-il en ouvrant à nouveau les yeux.

— Non, tu as école mon grand. On sera à l'hôpital, ce n'est pas cool pour les petits gars comme toi. Je te l'ai déjà dit, plus tu t'y tiens loin, plus maman est contente.

— Si je viens avec toi, papa sera content.

— Je sais, mais papa sera surtout content si tu vas à l'école. Tonton Yann nous appellera, d'accord ? Tu pourras discuter avec papa.

— Je veux rester avec toi.

Il vient me prendre contre lui. Je souris. Je caresse ses cheveux avant de me redresser. Il m'imite et s'assoit sur le lit. J'embrasse sa joue.

— Tu sais que tu ne peux pas rester avec moi.

Il hausse les épaules. Je le sens triste, alors je l'embrasse à nouveau. Il tente un sourire, mais je ne suis pas satisfaite.

Derrière les Soleils (JENIFER FANFICTION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant