Derrière les Soleils (JENIFER FANFICTION)

CHAPITRE 18

JENIFER,

31 octobre 2018,

Raphaël éclate de rire à me voir faire. Je m'arrête et mon garçon se rassoit dans le bain. Le silence du moment me permet d'entendre la sonnerie de mon portable en bas. Je m'excuse auprès des garçons et je descends les escaliers. Je loupe l'appel. Marc. Dix appels manqués. Je ne l'ai pas entendu sonner. Des sms non lus. Il me rappelle. Je décroche.

— Jenifer, tu es où ? Me demande-t-il, énervé, en insistant sur chacun des mots de sa question.

— Chez moi.

— Tu crois que c'est l'endroit où tu dois être à cette heure-là ?

D'un coup, les battements de mon cœur s'accélèrent. Je cherche l'horloge du salon du regard et remarque qu'il est presque dix-huit heures quinze.

Non. Non. Je ne devrais pas être chez moi à cette heure-là. Je devrais être au bord d'un plateau télé pour parler de « Nouvelle Page ».

— Je suis désolée... arrivé-je simplement à dire.

— Sérieusement ? C'est tout ce que tu arrives à dire ? On fait quoi nous ? On t'attend ? On oublie pour ce soir ?

— J'ai le temps d'arriver ?

— Non. Ne t'embête pas pour ça. Reste chez toi. Jenifer !

— Ne me crie pas dessus.

— Combien de fois je t'ai dit qu'il fallait mettre ta vie personnelle de côté pour cette promo.

— J'ai zappé l'heure.

— On peut compter sur toi Jenifer, c'est cool. Maintenant, je vais essayer d'arranger tes conneries.

Il raccroche sans me dire un mot de plus. Je lâche mon portable et je me mets à pleurer. Je reste là pendant quelques minutes. Comment j'ai pu oublier ? Pas mon album quoi. Je vaux mieux que ça. Derrière moi, j'entends des pas s'approcher de moi, mais je n'y prête pas attention. Raphaël me prend contre lui tout de suite et mes bras entourent son torse nu.

— Qu'est-ce qu'il y a ma belle ?

Je me décale légèrement de lui, de son corps. Il pose sa main habile sur ma joue et essuie mes larmes.

— Je refuse que tu pleures comme ça.

— J'ai loupé une émission. J'étais avec vous, je n'ai pas vu l'heure passée, lui dis-je en retombant contre lui, en larmes.

— Merde.

Je sais qu'il est dépourvu face à ma peine, mais il est là, il me serre fort contre lui et c'est tout ce dont j'ai besoin. Il me garde comme ça pendant quelques minutes avant de se reculer. D'un coup, il m'attrape par la hanche et il essaie de me porter. D'un seul bras, il y arrive et il m'oblige à le suivre. Je m'accroche à son corps et à sa nuque pour ne pas tomber et il parvient à monter les escaliers. En haut, il peine à continuer de me porter alors il me lâche. Il attrape cependant ma main.

— Viens, chuchote-t-il.

Il me mène jusqu'à l'entrée de la salle de bain où je constate qu'Antone s'amuse avec ses jouets. Il ne remarque pas notre présence et continue de se raconter son histoire.

— Tu as peut-être loupé un rendez-vous pour ton album Jen, mais regarde-le. Il passe une bonne soirée, ce n'est pas le principal ?

— Si.

Si. Il a raison. En plus, Antone n'avait pas l'air bien quand on l'a récupéré, là, il sourit, il rit. J'aime l'entendre comme ça. Raphaël embrasse ma tempe et m'invite à rentrer à nouveau dans la pièce.