CHAPITRE 47

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RAPHAËL,

24 décembre 2018,

Dix-huit heures trente est arrivé trop vite à mon goût. J'ai dû laisser Jenifer derrière moi. Elle ne m'a pas supplié de rester, au contraire, elle m'a demandé d'aller retrouver Coralie, mais surtout Antone. C'est vrai, l'heure tournait et je devais les rejoindre. J'ai quitté le service de réanimation et j'ai pris ma voiture pour rentrer. Je suis garé devant chez moi depuis quelques minutes. Sur le trajet, je n'ai pensé à rien. Je n'avais pas envie de penser. Je souriais juste, je souriais à me souvenir de Jen qui me disait qu'elle m'aimait. Si elle savait à quel point je l'aime aussi. Je crois que je n'ai jamais été heureux de lui parler.

Il faut que je rentre, je ne peux plus attendre dans ma voiture. J'en sors et je m'avance vers la maison. Mon retour à la maison a un goût différent de d'habitude. J'ouvre la porte et je découvre Coralie et Antone penchés au-dessus de la table, les mains prises par de la nourriture.

— Papa !

Antone descend de la chaise sur laquelle il était pour venir dans mes bras. Il a les mains dégoûtantes, pleine de nourriture. Coralie souffle à le voir agir comme ça. Je rigole un peu.

— Tu vas en mettre partout champion.

— Mais non, je fais attention papa !

Il me lâche pour retourner voir Coralie qui lui essuie les mains. Je m'avance vers eux.

— Salut Raphaël.

— Salut. Dis donc, vous avez presque fini de préparer le repas.

— Il est déjà dix-neuf heures.

— C'est vrai. Merci Coralie pour ce que tu as fait.

— J'étais là aussi papa, s'agace Antone en levant la tête vers moi.

— Merci à toi aussi mon grand. Je suis sûre que c'est toi qui as tout fait, Coralie a fait juste figuration.

Coralie relève aussi la tête vers moi et me dévisage. Quoi ? Je fais plaisir à mon fils, je lui dis ce qu'il a envie d'entendre. J'enlève mon manteau que je vais poser.

— Je vais voir papa, continue, je reviens, dit doucement Coralie à Antone.

Seul dans mon coin, je me tourne vers Coralie qui arrive. D'un coup, j'ai le souvenir d'un Antone fout de joie de me voir quand je suis arrivé, un Antone qui était heureux à faire la cuisine avec Coralie. Il semble avoir oublié Jen, il n'en a pas encore parlé. Après, j'étais là depuis quelques minutes pas plus. Est-ce que je dois le dire à Antone pour Jen ? Non. Non, je ne dois pas lui dire, il est heureux pour le moment, je ne peux pas lui gâcher ça.

— Ça va Raphaël ? Tu es rentré tard.

La question de Coralie me fait revenir à la réalité et je lui souris.

— Oui, ça va. Merci. Désolé pour le retard je... Jen s'est réveillée tout à l'heure.

Coralie ouvre de grands yeux et me sourit.

— Sérieusement ?

— Oui, avoué-je les larmes aux yeux.

— Mais c'est génial Raphaël ! Je suis tellement heureuse !

Elle vient me prendre dans ses bras. Je suis bien dans ses bras, elle est toujours chaleureuse Coralie. Je sens ses mains caresser mon dos.

— Je suis contente pour toi et pour Antone aussi, dit-elle doucement.

— Merci. Moi aussi.

Je me décale d'elle, ce qui me laisse voir son large sourire.

— Comment elle va ?

Derrière les Soleils (JENIFER FANFICTION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant