Derrière les Soleils (JENIFER FANFICTION)

CHAPITRE 31

RAPHAËL,

13 novembre 2018,

Il y a quelque chose qui ne va pas avec Antone et je suis persuadé que ça ne vient pas de nos absences. Il y a quelque chose de plus profond. Antone a un comportement inacceptable en ce moment, il doit y avoir une raison à ça. Jenifer commence à s'en rendre malade et je n'aime pas ça. Il faut que l'on repose les bases, que l'on redevienne une famille. J'ai l'impression que nous ne sommes plus rien tous les trois. Bien sûr, je ne peux pas demander à ma femme de stopper la promo de son album, elle en a déjà fait beaucoup pour Antone. Mais bientôt, ça va revenir normal, j'en suis sûre. D'ailleurs, ce sera bientôt les vacances scolaires, on va être là pour notre fils.

On a passé la journée ensemble, Antone et moi. On a joué, avec ses jouets, aux jeux vidéo, alors que Jen ne le veut pas, mais on s'en fichait de son avis. On s'est amusé, mon garçon a ri et c'est le principal. Pourtant, j'ai tout de même eu l'impression qu'il manquait quelque chose, qu'il était un peu éteint. Je ne saurais pas vraiment l'expliquer, la personne que je vois, ce n'est pas mon Antone.

On a été joué dehors et on s'est salis. Peut-être parce que le temps était pourri dehors, mais on a quand même voulu aller faire du foot. On est dégueulasse et j'ai le mauvais pressentiment que Jen ne va pas tarder à rentrer. Si elle nous voit dans cet état-là, elle va péter un câble, elle est tellement tendue en ce moment. Elle non plus, j'ai l'impression de ne pas la reconnaître pour être honnête.

— Allez champion, on va aller se changer avant que maman rentre.

— Elle va crier après.

— Je ne sais pas, mais elle ne risque pas d'être contente.

Il rit légèrement et on rentre dans la maison. On enlève nos chaussures à l'extérieur et on monte jusqu'à la salle de bain. Il faudrait qu'Antone aille dans sa chambre pour récupérer de nouvelles affaires à mettre après sa douche. Cependant, il n'y va pas, il s'enfuit directement vers la salle de bain. Je m'occupe de lui récupérer des affaires et de lui apporter. Quand j'entre dans la salle de bain, il semble dans ses pensées.

— Ça va mon grand ?

Il tourne la tête vers moi. On dirait qu'il est effrayé. Pourquoi ? Je pose les affaires et je viens m'asseoir à côté de lui. Il est donc plus grand que moi à présent, lui qui est debout. Je lui souris.

— Hé, ça va aller Antone. N'aie pas peur comme ça.

Mon fils baisse le regard vers le sol. Je pose ma main sur son bras.

— Antone ?

— Oui ?

— Je vois qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Tu veux m'en parler ?

— Ça va.

Je ne peux pas le croire. Surtout quand il se force pour ne pas pleurer. Le voir dans cet état me tue.

— Il y a un problème à l'école ? Avec la maîtresse ? Tes camarades ?

— Non, ça va papa.

— D'accord. Tu sais, s'il y a un problème à l'école, tu peux me le dire. L'école, c'est l'endroit où tu dois te sentir le plus en sécurité, après la maison.

— Je sais.

— Il ne se passe rien du coup.

— Non. Tout va bien.

— Entre nous, ça va aussi ?

— Bah oui. Pourquoi tu demandes ça papa ?

— Je ne sais pas, peut-être que j'ai dis quelque chose qui t'a blessé.