Derrière les Soleils (JENIFER FANFICTION)

CHAPITRE 11

JENIFER,

20 septembre 2018,

Raphaël a le visage fermé vers l'extérieur de la voiture. Alors que je conduis, je m'autorise à quelques fois le regarder. Je ne sais pas ce qu'il se passe dans sa tête. Est-ce qu'il se rappelle de ce qu'il s'est passé avant l'accident ? Je l'ignore. En tout cas, je suis contente qu'il aille aussi bien, que ce ne soit qu'un bras dans le plâtre qui l'empêche de retourner sur le terrain. Sans me l'avouer, j'espère qu'il n'y retournera pas, que son bras restera fragile pendant les trois prochains mois pour qu'il abandonne cette mission. Je connais Raphaël, pour ses hommes, il y retournerait, ne serait-ce que pour une semaine.

Je me gare près de l'école. On est là avec un peu d'avance. Je coupe le moteur. Raphaël baisse le pare-soleil et ouvre le loquet pour se regarder dans le miroir. Il souffle.

— Je vais attendre ici, si ça ne te dérange pas Jeni.

Je le regarde et lui offre un sourire compatissant.

— Si tu veux.

— Je n'ai pas une tête potable pour me montrer au grand jour.

Je me détache puis ma main vient se poser sur son visage.

— Tu es beau Raphaël, peu importe ce que disent les gens.

— C'est toi qui me dis ça ? Rit-il. Je ne compte plus le nombre de fois où je t'ai dit de ne pas écouter les gens quand ils te disent que tu n'es pas jolie.

— On inverse les rôles pour une fois. Je t'aime Raphaël. Tu le sais ?

— Bien sûr. C'est la seule chose que je n'oublie pas.

— Je vais chercher Antone, on arrive.

— Je vous attends.

Ses lèvres se posent sur les miennes dans un baiser délicat. Je parviens à quitter le véhicule quelques secondes plus tard et je marche jusqu'à l'école. Il y a déjà plein de mamans. Je ne suis jamais venue en avance pour discuter avec les autres, c'est peut-être pour ça que quand j'arrive, on me dévisage un peu. Je me tiens près de la porte de l'école, par laquelle mon fils va sortir. J'angoisse un peu par rapport à mon cauchemar de la dernière fois. Et si Antone ne voulait pas me voir ? Et s'il faisait une crise en me voyant, devant toutes les autres mamans ?

La porte de l'école s'ouvre, quelques enfants sortent, une première classe. Mon grand sortira un peu plus tard. Les enfants sont heureux de retrouver leurs parents et j'en suis presque jalouse. J'espère que le mien fera pareil, courra dans mes bras en me voyant. Certains parents partent, d'autres arrivent. Puis dans le hall, je reconnais la tête de certains camarades d'Antone. Et la tête de fils rentre dans mon champ de vision. La porte de l'école s'ouvre à nouveau et la maîtresse les laisse s'en aller. Antone cherche du regard son oncle, je suppose puis il me voit. Je lui fais un léger coucou et il se met à courir vers moi. Je me mets à sa hauteur pour le prendre dans mes bras.

— Maman ! Tu m'as manqué.

— Moi aussi mon grand. Je suis désolée d'avoir du retard.

— C'est pas grave, tu es là maman maintenant.

— Bien sûr.

J'embrasse sa joue et je le reprends dans mes bras. Il est content de me voir. J'ai envie d'en pleurer tellement j'avais peur qu'il m'en veuille. Comme quoi il est plus intelligent que je le pensais. Je le décolle légèrement de moi.

— J'ai une surprise pour toi Antone.

— C'est vrai ? Tu m'as ramené un cadeau de Marseille ?

— Euh... Non. Mais tu verras. On y va ?