CHAPITRE 32

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JENIFER,

13 novembre 2018,

Je suis dans un cauchemar. Ce n'est pas possible. Ce que vient de me dire Raphaël, tout est faux. Il faut que ce soit faux. Il faut que je me réveille. Pas mon fils. Aucun enfant, mais encore moins mon fils. Je tombe dans les bras de Raphaël qui me serre fort contre lui. Il me chuchote qu'il est désolé. Moi aussi, je le suis. Mon petit garçon. Je ne peux pas y croire.

— Je n'ai rien vu Raphaël...

— Moi non plus.

— Je m'en veux tellement.

— Il ne faut pas. Il était intelligent, il faisait en sorte qu'on ne voie pas.

— Je n'arrive pas à y croire.

Je ne veux pas y croire parce que ça voudrait dire que mon garçon a vraiment souffert. Mais je ne peux pas remettre en question les dires de mon fils. Il a souffert, à cause de son oncle, pendant que nous, on faisait notre petite vie à côté. Il a vécu tout ça. Ça devait se passer autrement.

Je quitte les bras de Raphaël et je décide de retrouver mon garçon. Je sèche mes larmes et je monte à l'étage. Antone est dans sa chambre. Ça me brise. Les larmes me montent à nouveau aux yeux. Qu'est-ce qu'il s'est passé ici ? Où c'était quand ce n'était pas ici ? L'a-t-il fait pendant qu'on était là ? Je n'ai rien vu... Antone sent ma présence et se tourne vers moi. Il me sourit. J'essaie de lui sourire aussi. Il est tellement adorable. Si jeune, si... Je suis tellement désolée.

— Faut pas pleurer maman.

J'essuie mes larmes et je m'avance vers lui. Je m'accroupis pour être à sa hauteur et il me prend dans ses bras.

— Maman est désolée mon grand.

Il me serre encore plus contre lui. Dire que je suis désolée ne changera rien à ce que je ressens. Ça ne m'arrangera pas. Dans tous les cas, que je sois désolée ou pas, mon garçon a souffert.

— Je suis désolée aussi maman.

— Non, tu n'as pas à l'être.

Il se recule doucement de moi et j'embrasse sa joue.

— Ce n'est pas de ta faute, avoué-je.

— Papa m'a dit.

— Il faut que tu croies papa. Il a raison. Ce n'est pas de ta faute. Ce n'est pas toi le méchant.

— Tonton était méchant ?

— Très. Mais c'est fini. Maintenant, tu restes avec nous. On va bien s'occuper de toi, expliqué-je en caressant son visage.

— Je n'irai plus chez tonton ?

— Plus jamais. On ne le verra plus.

Antone semble soulagée. Je n'ose même pas imaginer tout ce qu'il a dû endurer. Raphaël m'a dit que c'était depuis longtemps, que Antone ne se souvenait plus de quand ça avait commencé, mais que pour lui, Yann l'avait toujours touché.

— Je suis fière de toi, lui dis-je.

— C'est vrai ?

— Oui. Je suis toujours fière de toi. Et aujourd'hui, encore plus, car tu as eu le courage de parler à papa.

— Il va arriver quoi à tonton ?

— Il va être puni pour ce qu'il t'a fait. Papa et maman vont s'en occuper. Juste, on va avoir besoin de toi.

— Pour ?

— Il faudra sûrement que tu racontes à des personnes ce qu'il s'est passé avec tonton, en donnant des détails. Ça ne va pas être drôle à faire, mais il faudra le faire, être honnête.

Derrière les Soleils (JENIFER FANFICTION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant