CHAPITRE 26

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JENIFER

3 novembre 2018,

Deux heures que j'attends. Je somnole à cause de la fatigue, mais à chaque pas près de la chambre, j'ouvre les yeux. J'espère que quelqu'un viendra me tenir au courant. Ce serait la moindre des choses, non ?

Il est maintenant dix heures du matin, c'est à cette heure-là que je demande à Yann des nouvelles d'Antone. J'espère vraiment qu'il va bien. Son comportement de ce matin m'a vraiment blessé. Il n'avait jamais agi comme ça avec moi. Je sais que je suis défaillante sur certains points, je suis loin d'être la mère rêvée par n'importe quel enfant, cependant, je ne pensais pas qu'un jour il pourrait me dire que je suis conne. Heureusement que son père n'a pas entendu ça, Antone se serait fait crier dessus. Raphaël a une vraie autorité, quand il le souhaite. En attendant, moi je sors les phrases bateau des parents, celles qu'on s'était promis de ne jamais dire quand on entendait nos parents nous les dire. Yann ne me répond pas, mais m'appelle.

— Comment tu vas Jeni ?

— Ça va. Et Antone ? Il s'est calmé, c'est ça ?

— Oui. Il était plutôt content d'aller à l'école ce matin.

— Tant mieux. Je suis contente alors. Bientôt, ce sera terminé tout ça.

— J'espère. Tu as des nouvelles de Raphaël ?

— Non. Pas encore. Tu crois que c'est normal ?

— Je ne sais pas. Essaie de te renseigner.

— Ouais, je vais faire ça. De toute façon, je te rappellerai ce soir avec Raph, pour le petit.

— Pas de problème. Mais on a foot ce soir, on est mardi.

— Oh oui ! Merde, j'ai oublié ses affaires à la maison. Tu as toujours les clés ?

— Oui, on passera les chercher après l'école, avant l'entraînement.

— Super. J'ai complètement zappé. Je suis désolée.

— T'embête pas. Ça arrive. En plus, tu étais débordé ce matin.

— Ouais. Tu gères Yann.

— Je vais te laisser, tu m'envoies un message quand tu as des nouvelles de Raphaël.

— Oui. Bonne journée Yann.

Il me souhaite bon courage et je raccroche. Je suis soulagée qu'Antone ait été heureux d'aller à l'école ce matin et qu'il n'ait pas fait de crise. Je pense que s'il en avait fait une, Yann me l'aurait dit. À moins qu'il ne veuille pas m'inquiéter.

Bon, assez patienter. Mon frère a raison, je dois aller chercher des infos sur mon mari, ça m'énerve qu'on ne me dise rien. Je sors de la chambre et je m'avance vers le bureau des infirmières. Je frappe doucement à la porte, pensant les déranger. L'une d'entre elles se lève et vient à ma rencontre.

— Je peux vous aider ?

— Mon mari, Raphaël Leblanc, dans la chambre 36 522 est parti pour son opération depuis deux heures. Je n'ai pas de nouvelles depuis.

— Il n'est pas remonté à sa chambre ?

— Non.

Il devrait l'être ? Elle me dit quoi elle ?

— C'est que l'opération ne doit pas être finie. On nous a prévenu que ça pouvait être long.

— D'accord.

— Attendez-moi, je reviens.

J'acquiesce et je fais ce qu'elle me dit. J'attends. Elle revient vers moi, quelques instants plus tard, avec un dossier entre les mains.

Derrière les Soleils (JENIFER FANFICTION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant