CHAPITRE 14

74 4 0
                                    

JENIFER,

1er octobre 2018,

Les jours passent et se ressemblent. Je continue de bosser mon album, on le finalise, on commence même à parler de la promo. On s'organise pour que tout soit parfait. Il faut que ce soit parfait. À la maison, tout va bien aussi. Raphaël est là, tout va pour le mieux. J'ai l'impression que l'on retrouve la famille qu'on a pu être entre deux missions de mon mari. Juste, ce qui change, c'est sa condition physique. Les jours s'écoulent et j'ai l'impression qu'il ne guérit pas, malgré le fait qu'on lui ait retiré son plâtre. Il se plaint toujours de la douleur.

Assis sur le rebord de la baignoire, il me regarde préparer les soins pour son visage et son bras. Quelques séquelles de son accident s'en vont, pourtant, son visage est encore abîmé et j'espère de tout cœur qu'il va s'en remettre. Ça me fait mal de le voir comme ça.

— Tu es vraiment une jolie infirmière, m'avoue-t-il.

— Tu es bête Raphaël.

— Si on avait des infirmières comme toi, on irait plus souvent à l'hôpital.

— Tu n'es pas censé aller souvent à l'hôpital, par contre, tu peux aller souvent en concert pour me voir.

— Mais c'est nul les concerts, tu peux pas me toucher, alors que l'infirmière peut.

— Qu'elle pose ses mains sur toi, je vais lui dire comment je m'appelle.

Il se met à rire. Je ne rigole pas, infirmière, kiné ou peu importe, je n'aime pas les mains baladeuses sur mon mari. J'ai même horreur de ça. Pourtant, j'en suis témoin, d'ailleurs, l'une de ses collègues est très tactile avec lui. Je suis toujours à deux doigts de lui rappeler qu'il est marié à moi et non à elle. D'accord, Raphaël est beau, mais c'est comme au musée, on touche avec les yeux. J'attrape le tube de pommade et en fait couler sur mes doigts. Je m'approche de Raphaël et le touche.

— Aïe, c'est froid !

— Chéri, c'est froid tous les soirs, ne fait pas l'enfant. Même Antone est moins chiant.

— Antone c'est un dur à cuire.

— Et toi tu es une mauviette Raphaël, ça c'est sûr.

— Mais tu me fais mal !

— Je te touche à peine. Je fais ça pour te soigner.

— L'infirmière ferait mieux. Elle n'a pas le même toucher.

Je me recule et le regarde dans les yeux. Son bras valide vient attraper ma hanche et il me rapproche de lui.

— Je rigole ma belle, c'est le tien que je préfère.

— J'espère. Enlève ton tee-shirt pendant que je me lave les mains. Je vais m'occuper du bandage sur ton bras.

Il se plaint de douleur quand je lui tourne le dos. Je viens finalement à sa rescousse pour finir de retirer entièrement son tee-shirt. Son bandage est sale, je ne sais pas trop pourquoi, mais bon, comme il le dit, je ne suis pas infirmière. Alors que je commence à enlever son bandage, Antone m'appelle.

— Attends, j'arrive dans cinq minutes mon grand.

— Mais maman !

— Je m'occupe de papa, je peux pas tout faire Antone. Tu attends.

Antone se tait et je crois l'entendre pleurer.

— Va le voir, on ne sait jamais. Il s'est peut-être fait mal.

— Non, il est pas en pleine hémorragie. Je m'occupe de toi, je vais le voir après.

— Antone, c'est quoi ton problème ?

Derrière les Soleils (JENIFER FANFICTION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant