Derrière les Soleils (JENIFER FANFICTION)

CHAPITRE 15

JENIFER,

26 octobre 2018,

Ça y est, je stresse. Mon album est sorti ce matin et la tournée des plateaux télé et radios commencent. Ça me met dans un état pitoyable. Je me rappelle qu'à l'époque, je ne stressais pas autant. On est à trente minutes de l'émission et je sens mon estomac se retourner. Je ne sais pas comment je vais tenir ces trente prochaines minutes. Je vais retrouver mon public, ceux qui m'aiment, je ne devrais pas stresser comme ça.

Assise dans le taxi qui me mène aux locaux de la radio NRJ, je checke mon portable. Pour une fois, je passe du temps sur les réseaux. Les bons retours sur Nouvelle Page me font du bien et ça m'aide à me détendre. Alors que je lis certains posts instagram, mon téléphone vibre et m'indique un SMS de Raphaël.

[SMS DE CHÉRI♥] Je peux t'appeler ?

[SMS A CHÉRI♥] Oui, je suis dispo.

Il ne perd pas une seconde et m'appelle sur le coup.

— Allô ?

— Jeni, comment tu vas ?

Je tourne le regard vers mon manager et Coralie. Je ne peux pas dire tout haut que je suis morte de trouille à l'idée d'aller faire un live à une radio.

— Ça va. Il y a un problème ?

— Je viens d'arriver chez le médecin.

Raphaël enchaîne les rendez-vous chez le médecin et comme il n'arrête pas de me le dire, il fait son maximum, mais il ne choisit pas les horaires. Aujourd'hui, il devrait finir avant d'aller chercher Antone, mais je sens qu'il m'appelle pour me dire qu'il ne pourra pas s'occuper de notre fils.

— Il y a dix personnes devant moi ! Les gens devaient passés à quatorze heures et ils ne sont toujours pas passés, il est plus de quinze heures trente. Je vais pas pouvoir aller chercher Antone à l'école, je ne sais pas pour combien temps j'en ai. Je sens que demain je serais toujours là. Donc j'ai demandé à ton frère de nous dépanner.

— Pour changer Raphaël. C'est toujours pareil. Tu sais que je ne peux pas être à la maison en ce moment.

— Je sais. Moi j'aurais dû y être, si les médecins faisaient bien leur taf et si les vieux arrêtaient de leur parler de toute leur vie ainsi que de celles de leurs enfants.

— J'ai compris.

— Je vais faire de mon mieux Jen.

— Prends ton temps, je vais m'arranger.

— Non mais la promo de ton album.

— C'est mon problème Raphaël. J'en ai marre de laisser Antone chez mon frère.

— Je sais. Je suis désolé tu sais.

— Je vais arriver. Je te laisse.

— Je vais écouter la radio en attendant, comme ça, je t'entendrais et ça passera plus vite.

— Ouais. Bisous Raph.

— Je t'aime Jeni.

Je ne lui réponds pas que moi aussi, je raccroche de suite. Je sens les regards interrogateurs de Marc et Coralie sur moi.

— Un problème Jen ?

— Non, répondis-je froidement.

Si j'ai un problème. Un gros problème. J'emmerde tout le monde avec mon gosse. Je sais, je ne dois pas remettre en question mes qualités de mère, ni même mon métier, mais j'ai l'impression qu'Antone est vraiment seul en ce moment. Il me semble qu'il passe plus de temps chez son oncle que dans mes bras. Je me tourne à nouveau vers les autres occupants du véhicule.