Victoire Mollia {Drago Malfoy}

128. Révélation par Ombrage

Plus d'une semaine est passée depuis mon retour à l'école, et mon état ne s'améliore pas. Je ne parle pratiquement pas, n'écoute que d'une oreilles les cours, ne mange pratiquement rien et je m'éloigne un peu de mes amis, ne voulant pas que mon humeur ne les dérange. Je vois bien qu'ils s'inquiète, et ils essaient de m'aider. Ça me touche, mais ça ne change pas mon état. Je ne leurs ai pas encore dit ce qui m'arrive, et je ne sais pas quand je le ferai. Seul Harry, Ron et Hermione le savent, Sirius ayant envoyé une lettre à son filleul pour lui expliquer. Ils sont venus me voir et m'ont soutenue, et ils ne l'ont dit à personne, et je leur en remercie.

Actuellement, je me dirige vers mon cours de Défense contre les Forces du mal avec mes amis Serpentard. Del, Malfoy et Blaise marchent devant moi, parlant de je ne sais trop quoi. Théo lui est à côté de moi et ne dit rien. C'est lui qui passe le plus de temps avec moi, parfois il parle sachant que je ne dirais rien ou presque, mais le plus souvent il reste silencieux, et ça me convient.

Nous arrivons devant notre salle de cours et attendons de pouvoir entrer. Ombrage ouvre la porte peu de temps après et je vais m'installer à un des bureaux du fond. Théo me joint et Blaise et Malfoy se place devant nous et Del sur le bureau à côté du notre. Comme chaque cours de Défense contre les Forces du mal, nous ne faisons qui lire les pages de nos livres. Puisque j'ai déjà lu tout le livre, je le laisse ouvert devant moi, gardant mes yeux posés dessus, sans pour autant le lire. Malheureusement pour moi Ombrage s'en rend compte et vers la moitié du cours elle interrompt tout le monde pour me parler.

Ombrage : Miss Mollia ! Cela fait maintenant une semaine que vous ne suivez plus attentivement les cours. Je peux comprendre ce qui vous arrive, c'est pour cela que je vous ai laissé cette semaine pour vous reprendre et vous réhabituer au cours. Mais maintenant, cela fait plus de deux semaines que vos parents sont morts, alors je voudrais que vous continuez vos études normalement et passer à autre chose. Vous êtes ici à l'école pour apprendre Miss, pas pour vous morfondre !

Je serre mes poings et ma mâchoire, me retenant de lui lancer un sort. Je garde la tête baissée, sachant que tout la classe doit être en train de m'observer en silence. Je prends une grande inspiration pour essayer de me calmer, avant de lui répondre.

Moi : Oui professeure !

Ombrage : Bien, maintenant tout le monde se remet au travail.

Je prends mon livre et commence à lire, ne voulant pas plus d'ennuis. Je sens toujours les regards des autres, et Théo se penche vers moi pour me demander comment je vais. je l'ignore ne voulant parler a personne. Il le comprend vite et retourne à sa lecture. Lorsque le cours se termine enfin, je prends toutes mes affaires et sors en vitesse de la salle. Je me dirige rapidement vers les cachots en entendant mes amis m'appeler. Ils essaient de me rattraper, mais j'arrive déjà à l'entrée de notre Salle Commune. J'y entre et monte dans mon dortoir, ignorant les appels de mes amis. Je referme la porte et la verrouille avec un sort. Je jette mon sac près du lit et me laisse tomber sur ce dernier. Bien que je sois toujours énervé contre Ombrage, une grande partie de ma colère c'est transformé en tristesse. Je reste allongée, laissant couler mes larmes le long de mes joues. Je reste dans cette position pendant plusieurs heures, n'ayant ni l'envie, ni la force de bouger. Seulement, lorsque je vois qu'il est vingt-deux heure, je me rappelle que j'ai ma ronde de préfet à faire. Je soupire avant de me lever et de descendre dans la Salle Commune. Mes amis sont assis sur le canapé près du feu comme à leur habitude. Lorsqu'ils me voient, ils se lèvent et Blaise commence à parler, mais je le coupe. Je fais juste signe à Malfoy pour qu'il me suive, puis sors de la salle sans rien dire. Je marche le long du couloir pour atteindre les escaliers, et ce n'est quand arrivant à ceux-ci que j'entends Malfoy me rattraper. Nous montons les escaliers en silence et marchons dans le château. Ce n'est que plusieurs minutes après le début de notre ronde que Malfoy décide de parler.

Malfoy : Mollia, je crois qu'on devrait parler.

Moi : Désolé, mais j'en ai pas envie.

Le blond soupire pendant que je continue mon avancé. Seulement, il ne semble pas d'accord avec ça car il se place devant moi, m'empêchant d'aller plus loin. Je soupire à mon tour et croise les bras, attendant d'entendre ce qu'il veut me dire.

Malfoy : Je sais qu'on est pas les meilleurs amis du monde, mais on est quand même ami.

J'acquiesce et attend qu'il continue.

Malfoy : Tout le monde s'inquiète pour toi Mollia. T'es tout le temps fatiguée, tu manges pratiquement rien, tu es toujours ailleurs, et tu t'isoles. On comprenais pas pourquoi tétais comme ça, mais avec ce qu'Ombrage a dit pendant le cours, on sais pourquoi maintenant, et on te comprends. Seulement, on est tous d'accord pour dire que c'est mauvais que tu restes seul. Ce que tu vis doit être dur, mais tu as des amis sur qui compter, et on est tous prêt à t'aider et te soutenir.

Moi : C'est les autres qui t'ont demandé de me dire ça ? Ça me surprendrait que ça vienne de toi.

Je le vois serrer la mâchoire, et je comprends que je l'ai vexé. Je soupire et m'excuse.

Malfoy : Tu dois être surprise alors, parce que ce que je t'ai dit vient de moi, et je le pense, tout comme tes amis je suppose.

J'hoche la tête sachant qu'il a raison. Je repense alors à ma dernière discussion avec mon parrain. Je sais qu'il faut que j'arrête de m'isoler, que mes amis sont là pour moi, alors c'est ce que je vais faire. Pensant que Malfoy n'a plus rien à me dire, je reprends ma marche, mais le blond m'arrête. Je fronce les sourcils, ne comprenant pas pourquoi il m'arrête encore.

Malfoy : Ce n'est probablement pas le moment, mais je ne sais pas quand je pourrai t'en parler donc... Comme je te l'ai dit, on est pas les meilleurs amis du monde, mais je pense que l'on peut le devenir. De bon ami du moins. Blaise a toujours été sûr que l'on pouvait bien s'entendre, et il a sûrement raison.

Je le regarde, surprise par ses paroles, et en même temps, je sais qu'il a raison. J'acquiesce pour lui montrer que je suis d'accord avec lui.

Malfoy : Alors, on pourrait déjà commencer par arrêter de s'appeler par nos noms de famille, tu ne penses pas ?

Moi : Oui, c'est un bon début.

On se sourit, puis sans un mot nous reprenons notre ronde en silence. Car malgré notre discussion, je n'ai pas envie de parler davantage pour le moment. Une fois de retour dans notre Salle Commune, nous nous saluons avant de nous séparer et d'aller nous coucher.