131. La lettre de grand-mère

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Le jour suivant, je me lève comme d'habitude et descends dans la Salle Commune pour attendre mes amis. Une fois que tout le monde est là, nous allons dans la Grande Salle. Nous déjeunons ensemble, puis je les accompagne jusqu'à leur classe avant de les laisser et de retourner dans mon dortoir afin me prépare à aller aux Trois Balais.

N'étant que neuf heures, je décide d'aller me promener dans le château. L'air de ce début de printemps me fait du bien, malgré le fait qu'il fasse encore un peu froid. Après un certain temps, je sors du château et prends le chemin pour Pré-au-lard. Une fois au village, je me dirige directement au Trois Balais où je retrouve Remus à une table du fond. Je le salue en m'asseyant. En voyant son visage, je remarque qu'il ne va pas très bien et qu'il est fatigué.

Moi : Remus, qu'est-ce qui ne va pas ? Tu as une mine affreuse.

Remus : Ne t'en fais pas, ça va. C'est seulement que l'on n'est très occupé avec L'Ordre.

Moi : Le monde des sorciers va si mal ?

Remus : Ça pourrait aller mieux. Tu-sais-qui a commencé ses activités, mais il agit dans l'ombre et le Ministère accuse Sirius. L'Ordre est le seul à faire quelque chose contre lui.

Madame Rosemerta vient vers nous et nous commandons deux bières au beurre. Puis nous discutons des événements qui se déroulent dans le monde magique. Nous parlons toute la matinée et nous finissons par commander à manger. C'est durant le repas que Remus aborde le sujet pour lequel nous sommes ici.

Remus : Vic, si j'ai voulu te voir, c'est que j'ai quelque chose de très important à te dire. Ça concerne ta grand-mère.

Je fronce les sourcils intriguée, mais aussi inquiète.

Moi : Qu'est-ce qu'il y a ?

Remus : Je ne sais pas comment te le dire, alors il vont mieux que je te donne ça directement.

Il sort une enveloppe de la poche de son manteau et me la tend.

Remus : Ta grand-mère m'a demandé de te la remettre.

Je prends la lettre intriguée. Mais avant de l'ouvrir, je me rends compte de quelque chose.

Moi : Elle te l'a demandé ? Quand ?

Remus : Un peu plus d'une semaine avant l'attaque du village.

Je m'appuie sur le dos de ma chaise en posant la lettre devant moi, dépitée.

Moi : Elle savait ce qui allait arriver.

Son silence confirme mes dires. Je passe ma main sur mon visage.

Moi : Et toi ? Tu le savais ?

Remus : Elle me l'a dit lorsqu'elle m'a donné l'enveloppe. Elle a eu une vision de se qui allait se passer au village. Alors, elle a écrit cette lettre et me la remise en m'expliquant la situation.

Je serre les poings et retient mes larmes de couler.

Moi : Pourquoi tu ne m'as rien dit ? Et elle ?

Remus : Elle ne voulait pas que tu le saches. Elle savait que tu aurais fait quelque chose pour l'éviter, et elle voulait que tu continues ta vie, sans te soucier de ce qui allait lui arrivé.

Je prends ma tête entre mes mains en m'appuyant sur la table.

Moi : Je comprends pas. Pourquoi ? Elle aurait pu faire quelque ! Pourquoi moi je n'ai pas eu de vision ? Et mes parents ? Ils savaient ? Et...

Remus : Calme toi Vic !

Je relève la tête et le regarde.

Moi : Me calmer ? Comment je suis censée faire ? Vous saviez tous ! Et vous ne m'avez rien dit !

Je me lève violemment faisant tomber ma chaise. Tous les clients du bar se tournent vers moi, mais je n'y prête aucune attention. Je prends la lettre et quitte les Trois Balais sans saluer Remus.

Déçue et en colère, je retourne au château dans le froid, sans ma veste que j'ai laissée sur la chaise au bar. Sur le chemin, je ne peux m'empêcher de crier d'énervement. Énervée contre ma grand-mère, qui a vu ce qui allait se passer, énervée contre mes parents qui savait et qui ne m'on rien dit, tout comme Remus, et énervée contre moi-même. Je n'ai pas su voir ce qui allait arriver au village. J'aurais pu empêcher ces morts. Mais au-delà de ma colère, je ressens énormément de tristesse. Je commençais à faire mon deuil, et apprendre tout ça fait ressortir toute ma peine. Alors une fois mon dernier cri essoufflé, les larmes commencent à couler le long de mes joues. Mes yeux me piquent, et comme à chaque fois que je perds mon calme, la sensation qu'ils se gèlent se fait ressentir. Tout comme celle de me faire poignarder sur tout le corps, avant que les plaîts ne se renferment avant de s'ouvrir à nouveau. J'entre dans le château en me tenant le ventre de douleur. Je marche le plus rapidement possible en m'appuyant contre les murs jusqu'aux cachots. Heureusement, tout le monde est en cours, donc je ne croise personne. Une fois dans la Salle Commune, je monte immédiatement dans mon dortoir, où je m'effondre sur mon lit après avoir fermé la porte. Je pleure et gémis de tristesse et de douleur. Je ne sais pas combien de temps ça dur, mais cela me semble durer des heures, avant que je n'arrive à me calmer. Je reste allongée un long moment en regardant le plafond, laissant les dernières larmes couler en silence. Puis, je me redresse et vais ramasser la lettre que j'ai laissé tomber par terre en entrant dans la pièce, avant de retourner m'assoir sur le lit. Je m'appuie au dossier, et ouvre l'enveloppe.

Ma chère Vic,

Je me doute qu'au moment où tu liras cette lettre, tu seras très probablement être en colère, et je le comprends. Mais je te demande de ne pas en vouloir à Remus, ni à toi-même. Ce qui c'est passé au village devait arriver, et tu n'aurais rien pu faire pour l'empêcher. Sache que j'ai accepté ce qui doit m'arriver, et tes parents aussi. Je leur ai demandé de rien te dire sur ma vision, pour ne pas t'inquiéter. Je voulais que tu restes loin de tout ça. Si tu avais su, tu serais venue, et tu aurais pu te faire tuer toi aussi. Tu sais que tu es très importante, il faut que tu restes en sécurité. Je sais que tu n'aimes pas ça, mais tu sais que j'ai raison, et tu dois l'accepter. Tu surmonteras cette épreuve, j'en suis sûre. Tu as des amis sur qui compter, reste avec eux, rien est plus important que les amis. Tu sais que je ne les apprécie pas tous, mais j'ai confiance en toi, tu ne te mettras pas en danger, je le sais. Continue ta vie, bien que ce ne soit pas facile, fait le.
Je t'aime Vic, ne l'oublie pas.

Grand-mère.

Victoire Mollia {Drago Malfoy}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant